C'est un homme simple, mais redoutablement efficace, qui quittera la direction de la Banque Nationale, en juin prochain.

C'est un homme simple, mais redoutablement efficace, qui quittera la direction de la Banque Nationale, en juin prochain.

Réal Raymond est très apprécié de ses employés et de ses pairs, selon les échos qu'en a eus La Presse Affaires.

En décembre 2005, La Presse Affaires avait d'ailleurs nommé Réal Raymond PDG de l'année, un hommage obtenu par un vote des lecteurs de La Presse.

«J'ai eu la chance de travailler pour plusieurs grands PDG. Mais Réal Raymond a cette flamme qui fait de lui un grand rassembleur», avait alors écrit à La Presse Affaires Vincent FitzBay, employé de la filiale Natcan.

En décembre 2006, et pour la troisième année consécutive, la Banque a été classée parmi les «50 Employeurs de choix au Canada» selon une étude de la firme Hewitt et associés.

Entré à la Banque en 1970 comme simple caissier à l'âge de 20 ans, Réal Raymond a rapidement gravi les échelons. Il est devenu en 1977 l'un des plus jeunes directeurs de succursales de l'institution. Progressivement, le gestionnaire est promu premier vice-président de la Banque, en 1991, puis président de la Banque des particuliers, en 1999.

Réal Raymond est devenu chef de la direction de la «première banque du Québec» en mars 2002, avec le départ d'André Bérard. Lorsqu'il passera le flambeau à Louis Vachon, en juin prochain, il aura 57 ans.

«Je suis en parfaite santé, je ne suis pas malade et il n'y a aucun conflit à la Banque», a déclaré M. Raymond à la téléconférence, hier ajouté M. Raymond.

Explosion du bénéfice

Sous son règne, le bénéfice de la Banque Nationale est passé de 563 millions de dollars en 2001 (2,76$ par action) à 871 millions en 2006 (5,13$ par action), une hausse de 55% en cinq ans.

Sur la même période, la croissance de l'actif de la Nationale a aussi été de 55%, passant de 75,8 milliards à 116,9 milliards de dollars. Le rendement de l'avoir a été de 20,1% pour l'année financière terminée le 31 octobre 2006, comparativement à 16% en 2001.

Certes, l'ensemble du secteur financier canadien a aussi bien fait depuis 2001, porté par une forte croissance économique. Mais la Banque a surpassé ses concurrentes. Depuis cinq ans, l'indice boursier de la Banque a crû de 120%, comparativement à 90% pour le secteur financier canadien.

Réal Raymond a été bien récompensé pour cette performance, faut-il préciser. Au cours des quatre dernières années, sa rémunération a été globalement de 20,2 millions de dollars. Ses émoluments de 2006 seront connu prochainement, mais tout indique qu'ils seront fort élevés, compte tenu des bons résultats de la Banque.

Réal Raymond a pris sa décision de partir durant le congé des Fêtes. Jeudi, il affirmait avoir encore une carrière de 10 à 15 ans devant lui, qui n'a pas été décidée.

Ce résidant de l'Île-des-Soeurs en profitera peut-être pour modifier son rythme de vie. Depuis cinq ans, ses semaines sont bien remplies. Au bureau à 7h, il ne s'en va pas avant 18h et encore, c'est souvent pour se rendre à diverses activités caritatives.

«Les fins de semaine, c'est sacré. Je vais à ma maison de campagne», avait-il dit à La Presse, en décembre 2005.

Parions que sa nouvelle vie lui permettra de passer plus de temps à cette propriété du lac Archambault, à Saint-Donat, d'où il est natif.