Le groupe franco-néerlandais Air France-KLM, première compagnie aérienne mondiale en termes de chiffre d'affaires, a annoncé jeudi qu'il a entamé des discussions avec Alitalia dans la perspective d'une éventuelle fusion.

Le groupe franco-néerlandais Air France-KLM, première compagnie aérienne mondiale en termes de chiffre d'affaires, a annoncé jeudi qu'il a entamé des discussions avec Alitalia dans la perspective d'une éventuelle fusion.

Celle-ci serait conditionnée au retour à la rentabilité de la compagnie publique italienne. Une stratégie qui laisse les analystes au mieux dubitatifs.

À Paris, Jean-Cyril Spinetta, le président-directeur général d'Air France-KLM a déclaré au cours d'une conférence de presse que la compagnie aérienne a récemment entamé avec Alitalia des discussions exploratoires susceptibles d'aboutir à l'ouverture de négociations de fusion.

À Rome, Alitalia, la première compagnie aérienne italienne en termes de capitalisation boursière, confirme qu'elle est en discussions avec Air France-KLM en vue d'un éventuel rapprochement, ajoutant toutefois que ces négociations ne sont pas exclusives et qu'elles ne sont encore qu'à un stade préliminaire.

S'exprimant à l'occasion d'une conférence de presse, M. Spinetta déclare que de véritables discussions sur une fusion ne commenceraient que sous trois conditions.

Ces conditions sont la confirmation du redressement financier d'Alitalia, la garantie que les deux groupes partagent la même vision stratégique et la détermination des synergies potentielles d'une telle fusion, précise-t-il.

Le PDG explique que son groupe n'engagerait des négociations de fusion avec Alitalia que si la compagnie lui donnait une réponse favorable sur ces trois points.

M. Spinetta indique qu'il répond aux récentes rumeurs de marché concernant un éventuel rapprochement entre les deux compagnies aériennes.

Il estime qu'Air France-KLM est la preuve que des groupes de différents pays de l'Union européenne pouvaient créer ensemble de la valeur. Il remarque qu'Air France-KLM démontre qu'une consolidation est possible et peut améliorer sensiblement les résultats financiers.

Le PDG ajoute que la consolidation du secteur n'était pas terminée en Europe.

Alitalia a précisé dans un communiqué que les discussions sont «destinées à vérifier certains thèmes stratégiques».

D'après la presse italienne, la compagnie aérienne contrôlée par l'État italien envisagerait également depuis quelques semaines une éventuelle alliance avec la compagnie allemande Lufthansa ainsi qu'avec Thai Airways International.

Florence Tassan, analyste chez Société Générale interrogée par l'agence Dow Jones, se montre prudente. «Il existe un risque par rapport à Alitalia : quel prix finirait par payer Air France-KLM ?» «Si Air France-KLM achète Alitalia au prix actuel du marché, il faudra beaucoup de synergies pour que la transaction crée de la valeur», a-t-elle ajouté.

Edmund Shing, analyste chez Kepler Equities, se montre plus tranchant. Le changement de stratégie d'Air France-KLM à l'égard d'Alitalia «est déroutant, illogique et n'est pas bon», rappelant que la compagnie italienne «n'est toujours pas rentable et n'a pas résolu ses problèmes».