Le plus grand parc éolien érigé à ce jour au Canada a été inauguré hier dans le nord-ouest de l'Ontario, sur les rives venteuses du lac Supérieur.

Le plus grand parc éolien érigé à ce jour au Canada a été inauguré hier dans le nord-ouest de l'Ontario, sur les rives venteuses du lac Supérieur.

Du coup, ce parc de 126 éoliennes d'une puissance installée de 189 mégawatts propulse l'Ontario en tête des provinces productrices d'électricité avec le vent.

Moins de deux ans après le lancement d'un plan spécial, l'Ontario est rendu à 418 mégawatts de puissance éolienne.

C'est deux fois plus que le Québec qui, en dépit de ses nombreux projets, n'a encore que 212 mégawatts en puissance installée, selon l'Association canadienne de l'énergie éolienne.

Son président, Robert Hornung, fait néanmoins état d'une "année-charnière en 2006" pour le développement de cette source d'électricité au Canada.

Avec le gros parc éolien inauguré hier près de Sault-SainteMarie, l'Ontario devance aussi l'Alberta, la province pionnière en la matière.

L'Alberta dispose d'une puissance installée de 384 mégawatts en éolien. Elle l'a d'ailleurs plafonnée afin d'éviter de déstabiliser son réseau électrique avec les caprices du vent, souvent prononcés.

En Ontario, le parc éolien Prince inauguré hier a requis près de 400 millions de dollars en capitaux privés. Il s'agit du quatrième parc éolien mis en service cette année dans la province.

Les trois parcs précédents sont toutefois de taille inférieure, avec une puissance installée variant de 40 à 99 mégawatts.

Selon le ministre ontarien de l'Énergie, Dwight Duncan, quelque 2,5 milliards ont été investis depuis deux ans en Ontario pour des projets de parcs éoliens.

Et pourtant, avec 418 mégawatts de puissance installée, l'Ontario n'est encore qu'au tiers de son objectif de 1300 mégawatts d'ici la fin de 2008.

Cet objectif fait partie de l'ambitieux plan de production d'électricité de sources renouvelables lancé par le gouvernement ontarien il y a deux ans.

Ce programme cible 5% de toute la capacité génératrice d'électricité à la fin de 2007, et 10% pour 2010.

S'il est atteint, un tel pourcentage représenterait presque 3000 mégawatts en puissance génératrice.

À ce jour, 18 contrats de production d'électricité de sources renouvelables ont été alloués par appels d'offres à des entreprises privées.

La puissance combinée de ces projets dépasse 1000 mégawatts, surtout en éolien, mais aussi en solaire, en hydraulique et en centrales thermiques alimentées au biogaz.

L'Ontario a aussi décidé d'y mettre le prix, pressé de trouver des sources d'électricité de remplacement pour ces centrales au charbon très polluantes.

La province offre aux promoteurs privés des contrats d'achat à long terme avec des tarifs élevés, jusqu'à 42 cents le kilowattheure dans le cas du solaire.

Les tarifs prévus en éolien sont beaucoup moindres, mais assez attrayants pour que des entreprises s'y aventurent à coup de centaines de millions de dollars en investissements.

Parmi ces entreprises, Brookfield Power, affiliée du conglomérat torontois Brookfield, se démarque avec le parc éolien de presque 400 millions inauguré hier.

Par ailleurs, dans le solaire, une autre entreprise torontoise, SkyPower, projette d'ériger en Ontario de trois à cinq parcs d'une dizaine de mégawatts chacun, en cellules photovoltaïques.

S'il se concrétise, ce projet de minicentrales solaires, estimé à plus de 150 millions, serait le plus important du genre réalisé à ce jour en Amérique du Nord.

Entre-temps, l'entreprise SkyPower est la même qui propose au Québec la construction d'un parc de 114 éoliennes d'une puissance combinée de 200 mégawatts près de Rivière-du-Loup.

Toutefois, ce projet évalué à 370 millions par ses promoteurs se heurte depuis deux ans à la réticence des autorités municipales et du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE).