Une nouvelle société aéronautique québécoise a atterri vendredi sur le parquet de la Bourse de Toronto, rejoignant ainsi Bombardier, CAE et Héroux-Devtek.

Une nouvelle société aéronautique québécoise a atterri vendredi sur le parquet de la Bourse de Toronto, rejoignant ainsi Bombardier, CAE et Héroux-Devtek.

L'atterrissage de Mecachrome [[|ticker sym='T.MCH'|]] n'a cependant pas été de tout repos. Le titre a perdu un peu plus de 5% de sa valeur en quelques heures. Son prix avait été fixé à 14 $, il a clôturé à 13,25 $.

Le chef de la direction financière de Mecachrome International, Stephan Yazedjian, n'a pas voulu commenter cette glissade.

«Nous sommes là pour le long terme, a-t-il simplement indiqué. Nous avons un plan d'affaires, nous allons l'exécuter.»

Mecachrome est une entreprise d'origine française qui a déménagé son siège social au Québec il y a près de quatre ans pour se rapprocher du marché nord-américain.

Elle compte 11 installations en France et au Québec, où elle fabrique notamment des structures d'ailes et des composants de trains d'atterrissage et de moteurs.

En Europe, elle fabrique également des pièces de moteurs d'automobiles et des moteurs complets pour les voitures de Formule 1.

M. Yazedjian a affirmé que Mecachrome entendait mettre en oeuvre un programme d'expansion qui touchera surtout la grande région montréalaise, histoire de suivre la forte croissance d'importants clients comme Bombardier et Boeing.

Mecachrome fabriquera notamment des composants pour le Boeing 787, un nouvel appareil qui connaît un grand succès.

Mecachrome fonde également beaucoup d'espoirs sur les retombées des contrats militaires de 16 milliards de dollars annoncés par le gouvernement Harper au printemps 2006.

Les grands manufacturiers qui devraient remporter ces contrats, Boeing et Lockheed Martin, devront générer au Canada des retombées industrielles d'un montant équivalent à celui des contrats.

«Nous avons déjà eu plusieurs rencontres avec les gens de Boeing et de Lockheed Martin», a déclaré M. Yazedjian, sans vouloir commenter le degré d'avancement des discussions.

«Nous n'annoncerons rien avant d'avoir quelque chose de concret à communiquer», a-t-il fait savoir.

Du côté de l'aviation civile, Mecachrome n'a pas encore jeté l'éponge en ce qui concerne la CSeries, la famille d'appareils de 110 à 135 places qu'étudie toujours Bombardier.

En 2004 et 2005, Mecachrome avait investi trois millions de dollars pour concevoir le mât du réacteur des nouveaux appareils.

Bombardier avait cependant mis le projet sur la glace devant le manque d'empressement des clients potentiels. Discrètement, l'avionneur a continué à faire évoluer le concept et il étudie présentement la possibilité de relancer l'ensemble du projet.

«Nous espérons que Bombardier va relancer la CSeries et nous impliquer», a indiqué M. Yazedjian.

Le plan d'expansion de Mecachrome se base sur la croissance interne à court terme, mais aussi sur les acquisitions à moyen terme.

L'entreprise a expliqué que les grands clients cherchaient à réduire le nombre de fournisseurs et à faire affaire avec des intégrateurs. M. Yazedjian n'a cependant pas voulu élaborer sur les cibles de Mecachrome.

Mecachrome compte maintenant deux actionnaires principaux, Arguiro, une société de portefeuille qui appartient à la famille Casella et qui détient environ 32% du capital-action de l'entreprise, et la Fonds de solidarité FTQ, qui a investi 55 millions dans Mecachrome au cours des années et qui détient environ 10% de son capital-action.

En 2006, Mecachrome a enregistré un chiffre d'affaires de 261,8 millions d'euros (402,6 millions de dollars canadien) et une perte nette de 32,3 millions d'euros (49,7 millions de dollars canadiens).