La sirène de fin de match sonne pour Nike (NKE), qui quitte le hockey après une aventure de 13 ans.

La sirène de fin de match sonne pour Nike [[|ticker sym='NKE'|]], qui quitte le hockey après une aventure de 13 ans.

Le géant des chaussures et des vêtements de sport veut vendre sa division d'équipements de hockey, Nike Bauer, qui comprend une usine et un centre de recherche à Saint-Jérôme, au nord de Montréal.

Nike était entré avec éclat dans le hockey en 1994 en payant 546 millions de dollars pour l'entreprise montréalaise Canstar et sa marque Bauer, alors contrôlées par la famille Olivieri.

C'était à l'époque de la poussée américaine de la LNH aux États-Unis, et l'expansion de ce marché pour les équipements de hockey sur glace et sur roulettes.

Mais 13 ans plus tard, pour la direction de Nike, le marché du hockey est à maturité, sinon saturé. Et sa division Nike Bauer ne cadre plus dans ses plans de croissance.

«En dépit de ses forces, Nike Bauer Hockey ne s'aligne plus avec nos priorités de croissance à long terme. La mise en vente est la meilleure solution stratégique», a indiqué l'entreprise à ses actionnaires il y a quelques jours, au moment de l'annonce de ses plus récents résultats financiers.

Selon son président, Mark Parker, Nike veut «concentrer ses ressources où elle peut obtenir les meilleurs rendements et atteindre ses objectifs de croissance».

Selon ses plus récents résultats divisionnaires, Nike Bauer aurait réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires d'environ 160 M$ US.

Mais sa croissance et son résultat net laisseraient de plus en plus à désirer, estime-t-on dans l'industrie des articles de sports.

Aussi, Nike Bauer serait en perte de vitesse face à des rivaux comme Reebok-CCM, récemment regroupé avec le géant mondial Adidas.

Au Canada, la décision de mise en vente de Nike Bauer est passée inaperçue jusqu'à ce qu'elle soit entendue par ses employés au Québec et en Ontario. Parmi eux, les 165 employés de l'usine et des bureaux de Saint-Jérôme, déjà bousculés depuis la mainmise de Nike en 1994.

«On nous a annoncé il y a quelques jours que la division de hockey était mise en vente. Mais on nous a dit que ce n'était pas à cause de mauvais résultats. Au contraire, ils seraient encore bons», selon Sylvie Vaudry, déléguée syndicale des salariés de Nike Bauer à Saint-Jérôme, affilés aux Métallos-FTQ.

«La raison, selon Nike, c'est que le marché du hockey est saturé et que c'est le temps de vendre la division Bauer pendant que ses résultats sont encore favorables.»

Des 165 employés de Saint-Jérôme, environ 60 sont dans les bureaux et au centre de recherche. Une centaine de salariés fabriquent des casques et des patins haut de gamme et sur mesure, pour des hockeyeurs de haut niveau.

N'empêche, le nombre de salariés à Saint-Jérôme n'est plus qu'une fraction de ce qu'il était en 1994, environ 1300, lors de l'achat de Canstar par Nike.

Car peu après, le géant américain a délocalisé la majeure partie de la fabrication vers ses fournisseurs situés dans des pays à faibles coûts de main-d'oeuvre, dont la Chine.

En Ontario, Nike Bauer a fermé il y a quatre ans des usines de bâtons de hockey et d'équipement de gardiens, licenciant près de 170 salariés.

Elle a conservé en banlieue de Toronto son siège administratif et son centre d'administration canadiens.

Pour la suite, Nike prévoit conclure la vente de sa division de hockey «avant la fin de son exercice financier courant», en mai 2008.

Quant à son principal concurrent, le groupe Reebok-Adidas, il semble encore convaincu du potentiel d'affaires du hockey.

Reebok est entré dans ce marché il y a trois ans avec l'achat, lui aussi, d'une société d'origine montréalaise, The Hockey Company, qui détenait les marques CCM, Koho et Jofa.

Cette acquisition avait coûté 600 millions, incluant la dette.

Devenue Reebok-CCM, l'entreprise exploite trois usines au Québec, auparavant de Sports Maska, qui regroupent quelque 500 employés.

Elle vient d'agrandir pour 40 millions son siège social et son centre de distribution principal, en banlieue Ouest de Montréal.

Reebok-CCM a aussi réalisé une percée majeure dans le hockey professionnel, auprès de joueurs-vedettes comme Sidney Crosby.