Un accord salarial a été conclu mercredi soir chez le constructeur automobile américain Chrysler, à l'issue d'une grève éclair lancée quelques heures plus tôt, permettant une sortie de crise plus rapide encore que chez le concurrent General Motors fin septembre.

Un accord salarial a été conclu mercredi soir chez le constructeur automobile américain Chrysler, à l'issue d'une grève éclair lancée quelques heures plus tôt, permettant une sortie de crise plus rapide encore que chez le concurrent General Motors fin septembre.

La direction de Chrysler et le syndicat de l'automobile UAW sont tombés d'accord sur le pacte qui va régir les relations sociales au sein du groupe pour les quatre prochaines années.

Son contenu n'a pas été rendu public, mais il prévoirait la création d'un fonds à direction syndicale chargé de la gestion de la couverture médicale des retraités du groupe, sur le modèle de ce qui a été décidé pour GM.

Pour entrer en vigueur, il devra être ratifié par la base du syndicat, comme l'on fait mercredi les syndiqués de GM par plus de 60% des votants.

Mercredi à 15h00 GMT, après plusieurs jours de négociations tendues, les 45 000 employés de Chrysler syndiqués à l'UAW avaient commencé à débrayer, faute d'accord à l'heure butoir fixée par le syndicat. Les discussions achoppaient alors sur plusieurs points, notamment le salaire horaire et la couverture santé.

Le mouvement, qui concernait 31 usines aux Etats-Unis, menaçait aussi de mettre au chômage technique 9.000 employés dans des usines canadiennes.

Cette grève éclair a été la deuxième conduite par l'UAW en quelques semaines, alors que le dernier grand mouvement d'ampleur nationale remontait à 1970, chez GM, et à 1985 chez Chrysler.

Fin septembre, le bras de fer engagé par l'UAW s'était déjà rapidement résolu: face à la perspective d'interruptions de production coûteuses pour le groupe, un accord avait été été trouvé après deux jours d'arrêt de travail des salariés de GM.

Mercredi soir, les 73.000 ouvriers de GM syndiqués à l'UAW ont ratifié cet accord, qui, comme chez Chrysler, sera valable quatre ans.

Chrysler, passé cet été entre les mains du fonds d'investissement Cerberus, souhaite procéder à des cessions d'actifs et attendait de l'UAW qu'il concède 345 millions de dollars de réductions sur la couverture santé.

Depuis fin juillet, l'UAW, GM, Chrysler et Ford ont entamé un face-à-face crucial, alors qu'arrive à expiration au même moment chez les trois groupes le contrat collectif de quatre ans pour les membres de l'UAW.

Le contexte rend ce cycle de négociations plus complexe que les précédents, alors que les trois constructeurs américains perdent des parts de marché face à leurs concurrents asiatiques. GM, Ford et Chrysler cumulent ensemble des pertes nettes de 25 milliards de dollars depuis 2005.

Les trois constructeurs de Detroit (Michigan, nord) ont déjà entamé des restructurations et demandé des concessions à l'UAW pour réduire leurs coûts fixes: réductions d'effectifs par dizaines de milliers et révision en baisse des prestations salariales.

L'UAW, acculé à des concessions pour permettre le redressement des «Big Three» américains, tâche de préserver des acquis sociaux, comme le niveau de couverture santé, que les constructeurs américains jugent désormais beaucoup trop élevés par rapport à leurs rivaux asiatiques.

Ces derniers, à l'instar de Toyota ou Honda, se sont implantés aux Etats-Unis ces dernières années dans des États apportant des subventions aux créations d'emplois et où l'UAW est peu présent.