Le rythme des fusions et des acquisitions est tombé à son plus bas en deux ans, l'augmentation des coûts du crédit ayant miné la confiance des investisseurs.

Le rythme des fusions et des acquisitions est tombé à son plus bas en deux ans, l'augmentation des coûts du crédit ayant miné la confiance des investisseurs.

Des transactions d'une valeur combinée de quelque 188 milliards US ont été annoncées en août.

Il s'agit du total le moins élevé depuis juillet 2005, selon des données compilées par Bloomberg. Cela porte le total de l'année en cours à près de 3,300 milliards US.

C'est 244 milliards US de moins que le volume record de l'an dernier, dopé par des opérations majeures comme l'acquisition au coût de 100 milliards US du groupe financier ABN Amro Holding NV.

Les transactions ont progressivement diminué avec la soudaine augmentation des coûts d'emprunt imposées aux entreprises et avec le repli boursier des grandes sociétés, contaminées par la débâcle des titres adossés à des créances hypothécaires à risque.

Des groupes comme Cadbury Schweppes et Virgin Media ont reporté la vente d'actifs ou réduit les prix demandés.

Marché fermé

«Le marché est aujourd'hui fermé pour presque tout le monde», a commenté Jan de Ruiter, directeur international des fusions et acquisitions chez ABN Amro, à Amsterdam.

«Le marché finira par s'ouvrir à nouveau pour les transactions avec capital d'investissement, mais les conditions seront différentes. On peut dire sans se tromper que le sommet du cycle est derrière nous.»

Transaction moyenne

La transaction moyenne ce mois-ci s'élevait à 129 millions US, soit la valeur la plus faible depuis novembre 2004. La marge de variation moyenne était de 24%, soit la plus élevée depuis août 2003, selon des données de Bloomberg.

Les perspectives pour le reste de l'année ne sont pas brillantes, selon Tony Skrzypecki, partenaire au cabinet londonien des transactions de PricewaterhouseCoopers.

L'indice Morgan Stanley Capital International World a reculé de 6,9% depuis le 19 juillet.

«Si vous êtes vendeur, vous n'avez pas envie de vendre pour ensuite vous faire dire dans trois mois que vous avez vendu à rabais, a dit M. Skrzypecki. Comme cela pourrait sérieusement vous embarrasser et nuire à votre réputation, il vaut mieux retarder la transaction.»

La vente d'actions a connu son pire mois en trois ans, avec quelque 19,9 milliards de titres vendus en août.

Malgré cela, la société de financement Kohlberg Kravis Roberts a indiqué qu'elle prévoyait toujours rassembler 1,25 milliard US lors de sa prochaine inscription en Bourse.