Pour François Legault, Jean Charest devrait intervenir personnellement et rapidement pour empêcher une éventuelle fusion entre les Bourses de Montréal et de Toronto.

Pour François Legault, Jean Charest devrait intervenir personnellement et rapidement pour empêcher une éventuelle fusion entre les Bourses de Montréal et de Toronto.

Le porte-parole du Parti québécois en matière d'économie s'oppose catégoriquement à la possibilité d'un tel mariage, telle qu'en fait état le Globe and Mail dans son édition de vendredi, et juge qu'une fusion entre les deux Bourses résulterait inévitablement en la perte pour Montréal du lucratif secteur des produits dérivés.

«On sait ce qui arrive dans ce genre de fusion: on fait des promesses pour garder les emplois aux deux endroits puis peu à peu il y a un transfert graduel qui se fait vers le centre», a-t-il confié à LaPresseAffaires.com.

Le député de Rousseau est d'avis que la Bourse de Montréal est en mesure de rivaliser seule contre Toronto même après 2009, alors que l'exclusivité du marché canadien des produits dérivés accordée à Montréal aura pris fin.

Cette exclusivité était le privilège accordé à la Bourse de Montréal il y a dix ans pour que celle-ci cède à Toronto son marché des actions traditionnel. La Bourse de Toronto a fait état de son désir d'entrer sur ce marché dès que le pacte de non-concurrence aurait pris fin, et des experts doutent de la possibilité que deux joueurs puissent subsister ce marché restreint.

Un groupe d'actionnaires importants des deux Bourses, parmi lesquels le Torontois Tom Caldwell, plaide aujourd'hui pour une fusion entre les deux places boursières, qu'il juge naturelle et nécessaire au maintien d'une place boursière d'envergure contrôlée par des intérêts canadiens.

AMF contre Bourse du carbone?

Le Parti québécois s'inquiète aussi grandement de rumeurs voulant que le premier ministre Jean Charest s'apprête à céder à une autorité pancanadienne la régulation des marchés financiers québécois en échange de l'obtention pour le Québec de la Bourse du carbone.

Pour François Legault, le Québec ne doit en aucun cas céder son Autorité des marchés financiers à un palier fédéral et il cite une étude de l'OCDE pour nier que l'absence d'un gendarme unique nuise au marché boursier.

Le Canada fait bande à part parmi les pays du G7 en confiant la vérification des transactions boursières à diverses autorités provinciales.