Le produit vedette de Neurochem, l'Alzhemed contre l'Alzheimer, vient d'être refusé aux États-Unis au terme d'une étude de 18 mois sur plus de 1000 patients. Une autre étude similaire à celle qui vient d'échouer en Amérique du Nord est en cours en Europe.

Son médicament vedette vient d'être bloqué aux États-Unis, son action ne se transige plus qu'à une fraction des valeurs atteintes cet hiver. Quel avenir reste-t-il pour Neurochem [[|ticker sym='T.NRM'|]] ? Portrait de la situation.

La situation

Le produit vedette de Neurochem, l'Alzhemed contre l'Alzheimer, vient d'être refusé aux États-Unis au terme d'une étude de 18 mois sur plus de 1000 patients. Une autre étude similaire à celle qui vient d'échouer en Amérique du Nord est en cours en Europe.

L'autre produit phare de l'entreprise, le Kiacta contre l'amylose amyloïde une maladie associée à des maladies inflammatoires chroniques a aussi terminé ses essais cliniques aux États-Unis. Les autorités n'ont pu conclure à l'efficacité du médicament, et ont exigé des données supplémentaires ce qui pourrait vouloir dire pour Neurochem de devoir recommencer son étude clinique de phase III.

Neurochem a aussi 80 millions US en banque, desquels il faut toutefois soustraire 45 millions US de dette. L'entreprise estime pouvoir tenir de 15 à 18 mois avec son niveau de dépense actuel.

Que faire?

Neurochem vient de mettre sur pied un comité spécial chargé d'étudier l'étude américaine sur l'Alzhemed et étudier la possibilité de modifier l'étude européenne pour la conduire vers un succès. Son rapport est prévu d'ici la fin de l'année. Quoiqu'il arrive, l'accès au lucratif marché américain pour l'Alzhemed est impossible sans refaire une deuxième étude de phase III une avenue qu'elle est actuellement incapable de financer, selon l'analyste Laurence Rulleau, de Blackmont Capital.

La possibilité que les autorités américaines autorise la commercialisation du Kiacta sans exiger une deuxième étude donnerait certainement une bouffée d'air frais à l'entreprise. Sinon, il est toujours possible d'acquérir des droits de licence sur des médicaments développés ailleurs ou faire des acquisitions à partir des liquidités actuelles.

«Dans tous les cas, il sera très difficile de lever des capitaux additionnels avec le contexte actuel», croit l'analyste Laurence Rulleau, qui souligne aussi la possibilité de voir une fusion de Neurochem avec une autre des sociétés dans lesquelles le docteur Bellini est impliqué.

L'entreprise, elle, attend le rapport de son comité spécial avant de définir sa stratégie.

Patrick Montpetit, président du conseil d'administration de BioQuébec, souligne que quoi qu'il advienne, il s'est tout de même créé une précieuse expertise au sein de Neurochem. «Il y a certainement maintenant un bagage scientifique incroyable au sein de Neurochem au sujet de la maladie d'Alzheimer. Les chercheurs qui ont contribué à ça ont toute une valeur aujourd'hui.»

Mince consolation, l'action de Neurochem a réussi un petit rebond de 11 cents, ou 4,6%, à 2,53$ hier à la Bourse de Toronto.