L'acquisition de la compagnie Alcan, par un géant de la métallurgie comme le prédisent les experts ou le producteur Alcoa, pourrait remettre en cause tout le travail accompli pour implanter dans la région une solide industrie de la transformation de l'aluminium.

L'acquisition de la compagnie Alcan, par un géant de la métallurgie comme le prédisent les experts ou le producteur Alcoa, pourrait remettre en cause tout le travail accompli pour implanter dans la région une solide industrie de la transformation de l'aluminium.

Alors que plusieurs observateurs avouent avoir des inquiétudes pour la survie de l'usine Vaudreuil, le porte-parole régional de la FTQ, Jean-Marc Crevier, tourne le regard du côté de l'industrie de la transformation.

Pour un géant de l'aluminium comme Alcoa, l'acquisition d'une entreprise comme Alcan devient une façon d'importer à prix très abordable un bloc énergétique important aux États-Unis.

«L'usine Vaudreuil a toujours constitué pour Alcan une marge de sécurité advenant un problème politique ou un conflit dans un pays où ses autres usines opèrent. On parle de laisser à Montréal un siège social pour la recherche et l'aluminium de première coulée. Est-ce que ça veut dire que l'on va continuer d'envoyer aux États-Unis des lingots d'aluminium pour les transformer?»

Les premiers commentaires et les minces informations disponibles jusqu'à maintenant font craindre au porte-parole de la FTQ que la région subisse un recul par rapport aux engagements d'Alcan dans l'industrie de la transformation. L'achat du groupe français Péchiney avait soulevé des espoirs en raison de l'expertise de l'entreprise française dans la seconde transformation et la recherche.

«Il ne faudrait pas retourner à l'époque de Jacques Bougie quand ce dernier soutenait qu'il n'y avait pas d'intérêt pour la transformation de l'aluminium dans la région. Nous avons fait beaucoup de chemin. Il faut réussir à leur faire dire qu'il est possible de faire de la transformation de l'aluminium dans la région», affirme Jean-Marc Crevier, qui souhaite que les intervenants régionaux prennent conscience de ce risque évident.

Le gouvernement du Québec constitue le seul interlocuteur dont la région dispose et qui soit en mesure de veiller au grain de l'avis du porte-parole syndical. Jean-Marc Crevier considère que le Québec a accordé des avantages énergétiques très intéressants à Alcan et qu'un éventuel acquéreur ne pourrait faire autrement que de s'inscrire dans la foulée des projets déjà mis en place dans la seconde transformation.