La fin de la récréation pour les fiducies de revenu a non seulement causé un émoi dans le monde des affaires, elle a paralysé les entrées en Bourse depuis le 31 octobre.

La fin de la récréation pour les fiducies de revenu a non seulement causé un émoi dans le monde des affaires, elle a paralysé les entrées en Bourse depuis le 31 octobre.

Selon les données compilées par PriceWaterhouseCoopers, la décision du gouvernement fédéral de taxer les distributions a tiré vers le bas les premiers appels à l'épargne (PAPE) pour l'ensemble de l'année.

Ainsi, 54 entrées en Bourse se sont produites au TSX pour une valeur totale de 5,4 G$. La plus grande a été celle d'Air Canada pour 525 M$.

Toutefois, 74 PAPE se sont produits sur le même marché en 2005 pour une valeur de 6,8 G$. En dollars, la valeur des nouvelles entrées en Bourse a chuté de 21%.

Aussi, la décision d'Ottawa a complètement enrayé les conversions en fiducies de revenu, aucune ne survenant entre le 31 octobre et le 31 décembre.

De plus, le geste a freiné les ardeurs des entreprises car seulement cinq PAPE ont été effectués lors du dernier trimestre pour une valeur de 987 M$.

Les fiducies de revenu ont été le moteur pour les nouvelles arrivées ces trois dernières années, les PAPE atteignant en moyenne 6 G$ dont 60% étaient des fiducies.

Seulement lors des trois premiers trimestres de 2006, 24 fiducies ont généré 3 G$ de valeur initiale au TSX, soit 55% du total.

«Il n'y a aucun doute sur leur rôle au sein des marchés canadiens des capitaux ou à propos de l'impact de la nouvelle politique du gouvernement fédéral», indique Ross Sinclair, directeur national des PAPE et des services au fiducies chez PriceWaterhouseCoopers.

Les conséquences toucheraient les entreprises qui ont besoin d'argent et les investisseurs qui veulent toujours davantage de véhicules de placement.

«En attendant de savoir clairement où le marché des entrées en Bourse s'en va, les compagnies ont mis sur les tablettes les plans de financement de ce genre, ajoute M. Sinclair. Les investisseurs cherchent toujours une place pour investir et les entreprises ont toujours besoin de capital pour croître. Ils ne trouvent pas cela sur le TSX.»

Une dure année 2007 ?

PriceWaterhouseCoopers s'attend à ce que la nouvelle année en soit une de vaches maigres.

«Sans nouvelles fiducies ou de nouvel équivalent, le marché des premiers appels à l'épargne pourrait descendre à moins de 3 G$, dit Ross Sinclair. Si l'on met les chiffres de côté, la réalité, c'est que bien des entreprises de taille moyenne n'auront plus accès au marché canadien en raison de l'annonce faite le 31 octobre par le gouvernement.»