Les constructeurs automobiles américains General Motors, Ford et Chrysler, surnommés les "Big 3", souffrent tous trois des mêmes entraves à leur rentabilité face aux concurrents asiatiques, selon une étude sectorielle publiée lundi.

Les constructeurs automobiles américains General Motors, Ford et Chrysler, surnommés les "Big 3", souffrent tous trois des mêmes entraves à leur rentabilité face aux concurrents asiatiques, selon une étude sectorielle publiée lundi.

"Plusieurs barrières structurelles, culturelles et philosophiques concourent à créer un manque à gagner de 2.400 dollars par véhicule chez les trois constructeurs nationaux comparé aux constructeurs japonais Toyota, Honda et Nissan", les principaux concurrents, selon le cabinet d'études Harbour-Felax.

L'étude, qui a limité sa période d'observation à l'année 2005, a balayé une vingtaine de domaines pour comprendre en quoi les constructeurs américains sont moins performants que leurs rivaux asiatiques. Cette crise structurelle a conduit General Motors (GM) et Ford à lancer de lourdes restructurations de leurs activités nord-américaines tandis que Chrysler est aussi en perte de vitesse côté résultats.

Cette année, les Big 3 ont toutefois commencé à prendre des mesures pour rattraper leur retard, GM en tête, est-il reconnu, "mais il faut accélérer l'exécution de ces mesures".

"Trois domaines affectent le plus la rentabilité des Big 3", selon cette étude, dont la politique de prix.

Le revenu moyen par véhicule chez ces derniers se situe en effet en moyenne à 21.597 dollars contre 24.289 dollars chez les concurrents japonais, en raison de la politique de rabais réguliers pratiqués par GM, Ford et Chrysler pour écouler leurs stocks.

La deuxième différence majeure entre les constructeurs américains et japonais réside dans les méthodes de conception et de production des véhicules. "Avec une mise en commun de plates-formes de production, des architectures des véhicules ou de l'achat de composants, les constructeurs nationaux pourraient économiser plusieurs milliards de dollars", affirme le rapport.

Dans ce domaine, l'étude cite notamment Toyota, qui a économisé l'an passé environ 1.000 dollars par véhicule en mettant en commun l'achat de composants pour ses différentes gammes de véhicules.

Afin que les Big 3 réduisent ces coûts, "les équipementiers ont aussi besoin de changer leur modèle économique", suggère l'étude.

Le dernier point, et non des moindres selon l'étude Harbour-Felax, est celui des questions salariales chez les Big 3.

"Les prestations aux employés, les règles de travail restrictives, le temps de pause sur les chaînes de montage, l'absentéisme incontrôlé, le temps de vacances et les congés payés coûtent des centaines de dollars par véhicule", est-il précisé.

Pour ces raisons, les constructeurs américains mobilisent plus d'employés pour construire le même nombre de véhicules que leurs rivaux asiatiques, indique l'étude.

Par ailleurs, les prestations de santé aux employés "pénalisent lourdement" les Big 3 dans leurs coûts salariaux, si bien que par exemple, Toyota a un avantage de 900 à 1.400 dollars par véhicule comparé aux performances de GM, Ford et Chrysler.

Pour résoudre ce problème, l'étude en appelle à des accords négociés entre les constructeurs américains et le syndicat de branche, l'UAW, mais aussi à une action du gouvernement.

GENERAL MOTORS

FORD MOTOR

DAIMLERCHRYSLER

TOYOTA

HONDA

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aa/leb/sbo