Rendu milliardaire par le succès des communicateurs de poche BlackBerry, l'homme d'affaires ontarien Jim Balsillie, 45 ans, se paye un rêve de fana de hockey: une équipe professionnelle de la LNH!

Rendu milliardaire par le succès des communicateurs de poche BlackBerry, l'homme d'affaires ontarien Jim Balsillie, 45 ans, se paye un rêve de fana de hockey: une équipe professionnelle de la LNH!

Et il s'agit des Penguins de Pittsburgh, au coût d'environ 175 millions US, a-t-on indiqué hier avant le match inaugural de saison au Mellon Arena, contre les Flyers de Philadelphie.

Pourtant, Jim Balsillie aurait bien aimé investir dans les Maple Leafs de Toronto, qu'il fréquente régulièrement aux meilleurs sièges du Centre Air Canada.

Mais on lui dit poliment non depuis des années.

La propriété des Leafs, c'est pour l'élite de Toronto et de Bay Street, pas pour des entrepreneurs de province, même milliardaires.

Par ailleurs, Jim Balsillie n'aurait pas dédaigné investir chez le Canadien de Montréal, son équipe fétiche de jeunesse, au grand dam de ses amis d'alors dans le sud de l'Ontario!

Mais au moins, il y a quelques années, il s'était payé un match amical au Centre Molson (nom d'alors) avec des ex-vedettes du Canadien: Guy Lafleur, Mario Tremblay, Pierre Bouchard, Yvon Lambert, etc.

Le match, qui a permis de recueillir 70 000 $ pour la recherche médicale, avait été organisé par un financier et ami de M. Balsillie en Ontario, qui connaissait quelques ex-hockeyeurs professionnels.

Et de ce week-end mémorable à Montréal, Jim Balsillie était revenu avec " un sourire fendu jusqu'aux oreilles pendant une semaine ", relatent encore ses coéquipiers de hockey récréatif à Waterloo, en Ontario.

Pour la suite, c'est donc chez les Penguins de Pittsburgh que la réalité d'affaires de la LNH a mené le dynamique milliardaire des BlackBerry. L'équipe du légendaire Mario Lemieux, et du jeune et talentueux Sidney Crosby! Pas si mal pour un riche fana de hockey, même si les Penguins ont terminé la saison dernière dans les bas fonds du classement.

Mais en homme d'affaires à succès, Jim Balsillie flaire sans doute la bonne occasion de plus-value avec une équipe considérée en renouveau.

Et ce serait mieux encore si les autorités de Pittsburgh convenaient bientôt de la construction d'un nouvel aréna, avec l'appui de 290 millions US d'une firme de jeux, Isle de Capri Casinos, en échange de l'exclusivité locale.

En revanche, en Ontario, un tel scénario signifie la fin des espoirs de Hamilton d'obtenir une équipe de la LNH, après son achat et son déménagement par... Jim Balsillie!

C'est du moins ce que disaient les rumeurs qui couraient depuis des semaines dans cette région située à une centaine de kilomètres à l'ouest de Toronto.

Cette région comprend Hamilton, la capitale canadienne de l'acier qui peine depuis des années, mais aussi le prospère " triangle technologique " de Cambridge, Guelph et Kitchener-Waterloo.

Cette dernière ville est d'ailleurs le berceau et le siège social de Research in Motion (RIM), l'entreprise derrière les communicateurs BlackBerry.

En fait, après le déclin de ses industries traditionnelles, Kitchener-Waterloo doit une bonne partie de son regain économique à l'essor de RIM et ses acolytes technologiques des environs.

Au centre de la ville, le campus d'affaires de RIM et ses 1500 employés sont en symbiose avec les facultés de génie et de gestion de l'Université de Waterloo, l'une des plus réputées en Ontario.

Et tout près, des centres de recherche et d'affaires pour PME technologiques ont été établis grâce aux dons de dizaines de millions de dollars des deux principaux dirigeants de RIM: Jim Balsillie et Mike Lazaridis, le fondateur.

En dépit de l'essor fulgurant de l'entreprise, ces deux associés demeurent parmi ses principaux actionnaires, avec le géant des fonds d'investissement Fidelity, de Boston.

Mais à lui seul, Jim Balsillie détient 11,6 millions d'actions de RIM, selon les registres boursiers. À 123,89 $ l'action, hier à la Bourse de Toronto, ce bloc d'actions de M. Balsillie vaut 1,4 milliard.

Par ailleurs, la valeur boursière de RIM a bondi de plus de 20 % depuis quelques jours, propulsée par des résultats financiers et des perspectives meilleurs que prévu.

Pour Jim Balsillie, ce bond boursier a gonflé sa fortune sur papier d'au moins 250 millions.

C'est plus qu'il lui faudra pour couvrir le coût d'achat initial des Penguins de Pittsburgh annoncé hier, soit l'équivalent de 198 millions.

RESEARCH IN MOTION (RIM) EN UN COUP D'OEIL

Activité: développement et gestion du réseau de communicateurs personnels BlackBerry (courriel et téléphonie sans fil, outils multimédias)

Clientèle : 6,2 millions d'usagers en Amérique du Nord, en Europe et, depuis peu, en Asie (gain de 700 000 par trimestre)

Siège social: Waterloo (Ontario)

Chiffre d'affaires (4 derniers trim.) : 3 milliards US (+75% en un an)

Bénéfice net (4 derniers trim.): 409 millions US (+23% en un an)

Valeur boursière : 22,7 milliards CAN (Toronto)

© 2006 La Presse. Tous droits réservés.