La Banque d'Angleterre a dû venir au secours de la banque Northern Rock à laquelle ses consoeurs ne prêtent plus d'argent actuellement, une opération rarissime censée rassurer les marchés, mais qui a poussé de nombreux clients paniqués à courir retirer leurs économies.

La Banque d'Angleterre a dû venir au secours de la banque Northern Rock à laquelle ses consoeurs ne prêtent plus d'argent actuellement, une opération rarissime censée rassurer les marchés, mais qui a poussé de nombreux clients paniqués à courir retirer leurs économies.

L'aspect rarissime du mouvement de la Banque d'Angleterre et sa couverture médiatique importante ont semé le désarroi chez les épargnants, qui ont patienté par centaines devant les succursales de Northern Rock pour reprendre leurs économies.

La banque a perdu un tiers (31,46%) de sa valeur à la Bourse de Londres vendredi, déclenchant même des rumeurs de possible rachat.

Le gouvernement britannique a dans la foulée appelé à une «action internationale» pour éviter que ne se reproduise la crise actuelle sur les marchés financiers.

Celle-ci est due entre autres à la crainte des banques mondiales de se prêter de l'argent entre elles, car elles ne sont pas sûres de l'exposition de leurs consoeurs au problème des crédits immobiliers à risque, dits «subprime», aux États-Unis depuis deux mois.

Northern Rock, huitième banque britannique spécialisée aussi dans le crédit immobilier, s'est trouvée ces derniers jours dans une telle situation. Or une seule banque entravée peut entraîner la paralysie progressive du système, un peu comme un caillot sanguin, un effet domino redouté par les autorités.

La Banque d'Angleterre a donc décidé de jouer son rôle de «prêteur en dernier ressort». Elle va mettre à disposition de Northern Rock les fonds nécessaires au financement de ses opérations «pendant que celle-ci travaille à régler son problème de liquidité».

Un tel mouvement est rare. Selon les commentateurs, il n'est pas arrivé dans le pays depuis une trentaine d'années, et il est prévu pour les cas où «la faillite d'une banque amènerait un dommage économique sérieux, y compris pour les clients de la banque», selon les autorités.

Le directeur général de Northern Rock, Adam Applegarth, a considéré que le problème général du crédit risquait de ne pas s'améliorer «tant que les banques n'énonceront pas clairement ce qu'il y a dans leurs bilans», notamment en terme d'exposition au «subprime».

Il a ajouté qu'il «ne serait pas surpris si ce qui arrive à Northern Rock arrivait à d'autres». Il a cependant estimé qu'à la place de ses clients, 1,5 million d'épargnants et 800 000 souscripteurs de crédits immobiliers, «il serait rassuré» par l'intervention de la BoE.

«Les institutions financières doivent savoir clairement à qui elle prêtent, et si on observe l'origine du problème aux États-Unis, peut-être que si quelqu'un là-bas avait soigneusement regardé à qui ils prêtaient leur argent, certains de ces problèmes auraient été évités», a affirmé le ministre britannique des Finances, Alistair Darling, vendredi.