Le géant minier canadien Barrick (T.ABX) a profité du passage du premier ministre Stephen Harper au Chili, mercredi, pour tenter de limiter les dégâts au sujet de son controversé projet minier dans les Andes, qui fait déjà l'objet d'une enquête des autorités chiliennes.

Le géant minier canadien Barrick [[|ticker sym='T.ABX'|]] a profité du passage du premier ministre Stephen Harper au Chili, mercredi, pour tenter de limiter les dégâts au sujet de son controversé projet minier dans les Andes, qui fait déjà l'objet d'une enquête des autorités chiliennes.

M. Harper a déclaré, mardi, qu'il revient au Chili et à l'Argentine de déterminer si Barrick respecte les normes de protection environnementale.

Pendant qu'un groupe disparate d'activistes campaient à l'extérieur du gratte-ciel vitré qui sert de siège social à l'entreprise au centre de la capitale, Santiago, un porte-parole de Barrick attribuait à «des militants professionnels» la mauvaise réputation qu'a valu à l'entreprise - et au Canada - le gigantesque projet de Pascua Lima, qui chevauche la frontière entre le Chili et l'Argentine.

«Il y a une petite minorité de gens qui s'opposent très bruyamment au projet, a déploré Rodrigo Jimenez, directeur régional de Barrick pour les affaires de la compagnie. Plusieurs d'entre eux, en raison de leur militantisme professionnel (...) s'opposent malheureusement à tout type de développement - que ce soit des mines, du gaz ou n'importe quel projet à travers le monde.»

L'environnement et les autochtones

Mais un comité de législateurs de la Chambre des députés du Chili se penche sur des accusations selon lesquelles le projet de mine d'or et d'argent nuit à l'environnement et chasse les populations autochtones.

Ils ont notamment entendu, au cours des dernières semaines, le témoignage de représentants locaux qui affirment que des glaciers essentiels à leur agriculture et à leur approvisionnement en eau potable ont été endommagés de manière irréversible.

Certains des politiciens fédéraux se sont aussi dits prêts à ouvrir une enquête en bonne et due forme pour tenter de faire la lumière sur des allégations selon lesquelles l'évaluation de l'impact environnemental du projet n'a pas été réalisée correctement.

Un rapport déposé en 2002 par la General Water Directorship concluait par exemple que trois glaciers ont fondu d'entre 50 et 70 % en raison des travaux préparatoires réalisés par Barrick, comme la construction de routes.

M. Jimenez conteste cette conclusion et affirme que les conditions environnementales formulées par les deux pays - et acceptées par Barrick - stipulent que les travaux ne doivent pas nuire aux glaciers.

Il affirme de plus que des preuves photographiques démontrent que les glaciers avaient commencé à fondre bien avant l'arrivée de l'entreprise, un phénomène qu'il attribue à l'impact d'El Nino.

M. Jimenez ajoute que si le projet va de l'avant, ce sont quelque 5500 emplois directs qui seront créés pendant la phase de construction, et 1600 autres pendant la phase de développement, qui devrait durer 23 ans.

Lucio Cuenca, le coordonnateur national de l'Observatoire d'Amérique latine sur les conflits environnementaux, a expliqué aux journalistes que la visite de M. Harper au siège social de Barrick implique une approbation tacite du projet par le gouvernement canadien.

Il estime que cette visite était inappropriée, compte tenu d'une poursuite en préparation contre Barrick et des accusations d'atteintes aux droits de la personne.