L'ex-président d'Hydro-Québec, André Caillé, estime que le Québec n'a pas besoin du terminal méthanier Rabaska pour sa consommation de gaz naturel contrairement aux prétentions du promoteur du projet.

L'ex-président d'Hydro-Québec, André Caillé, estime que le Québec n'a pas besoin du terminal méthanier Rabaska pour sa consommation de gaz naturel contrairement aux prétentions du promoteur du projet.

«La première façon de voir ça, c'est strictement d'un point de vue québécois et se demander si le Québec pour sa consommation de gaz naturel a besoin de ce gaz naturel importé sous forme liquide et la réponse à ça, c'est probablement non. En tout cas, certainement pas tout de suite», a-t-il affirmé, mercredi, dans une entrevue à la radio de Radio-Canada.

M. Caillé, qui est aujourd'hui président du Conseil mondial de l'Énergie, croit plutôt que la raison d'être du projet repose avant tout sur l'approvisionnement du nord-est des États-Unis.

«La question posée dans le cas des terminaux méthaniers au Québec est: est-ce que l'Amérique du Nord, le nord-est de l'Amérique, a besoin d'importer du gaz naturel liquide et est-ce que ça contribue à permettre à ce que tous les êtres humains sur Terre aient accès à de l'énergie? Et la réponse, c'est oui si on voit ça globalement», a-t-il poursuivi.

À son avis, cette deuxième façon de voir le projet de 840 M$ est la bonne. «On ne peut plus satisfaire l'ensemble des besoins énergétiques de cette planète en regardant ça chacun pour soi. Il faut regarder ça globalement, régionalement sinon continentalement», a soutenu M. Caillé.

L'ex-président d'Hydro-Québec a également avancé qu'une augmentation de la consommation du gaz naturel en Amérique du Nord sera bénéfique pour l'environnement.

«Ça veut dire plus de projets hydroélectriques en Afrique et moins de projets au charbon aux États-Unis», a affirmé l'ancien président de Gaz Métro.

«L'énergie, ça se déplace d'un bout à l'autre. Si nous, en Amérique du Nord, on prend plus de gaz naturel, ça va permettre à des pays africains de développer leur production de gaz naturel, d'exporter ce gaz naturel. Ça va leur donner des devises pour développer chez eux l'hydroélectricité», a-t-il expliqué.

«Sans les devises, ils ne peuvent pas développer l'hydroélectricité. Ils vont brûler le bois, la biomasse et créer beaucoup de gaz à effet de serre», a ajouté le président du Conseil mondial de l'énergie.

Le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement vient de remettre son rapport sur le projet Rabaska à la ministre de l'Environnement. Ce rapport sera rendu public au cours des prochaines semaines.