Une entente de la dernière chance annoncée lundi permettra vraisemblablement à Expertech d'éviter la fermeture, ce qui n'empêchera toutefois pas 300 techniciens de perdre leur emploi.

Une entente de la dernière chance annoncée lundi permettra vraisemblablement à Expertech d'éviter la fermeture, ce qui n'empêchera toutefois pas 300 techniciens de perdre leur emploi.

Un peu plus de 200 d'entre eux pourront profiter d'un «régime de retraite amélioré», a expliqué Michel Ouimet, vice-président pour le Québec du Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier (SCEP), dans un entretien téléphonique.

La centaine d'autres seront tout simplement licenciés. Près de la moitié du personnel d'Expertech travaillant au Québec, une proportion semblable des départs se fera dans cette province.

Le syndicat comme la direction de l'entreprise d'installation de réseaux ont refusé lundi de donner des détails sur l'entente de principe, qui sera soumise à l'approbation des 1300 techniciens syndiqués dès mardi et ce jusqu'au 16 mars. Les résultats des votes seront connus le 19 mars.

«L'offre répond toujours à nos besoins de mettre en place une structure concurrentielle qui nous permette d'être viable, a déclaré lundi Philip van Leeuwen, porte-parole d'Expertech. C'est l'offre finale avec quelques aménagements pour répondre à des enjeux soulevés par le syndicat et les employés.»

La précédente offre patronale, rejetée il y a une semaine, prévoyait des baisses salariales de l'ordre de 25 pour cent, de plus longues heures de travail, une réduction des avantages sociaux et le licenciement de 400 employés.

M. Ouimet a refusé lundi de préciser à combien s'établissaient désormais les concessions salariales. «Il y a eu du mouvement sur plusieurs sujets», s'est-il contenté de dire.

«Cette fois-ci, on recommande l'acceptation des offres pour éviter la fermeture, a-t-il affirmé. C'est nos membres qui vont en décider.»

Encouragé

Dans un communiqué, le président et chef de la direction d'Expertech, Jacques Robichon, s'est dit «encouragé par ce développement important».

«Un vote favorable peut éviter la fermeture de l'entreprise et ainsi sauver plus de 1 000 emplois», a ajouté M. Robichon, en précisant que dans l'intervalle, «l'entreprise n'a d'autre choix que de poursuivre son processus de fermeture», qui sera abandonné une fois les offres entérinées.

Les quelque 200 employés de bureau avaient déjà accepté les concessions réclamées par Expertech, qui étaient moins importantes que celles demandées aux techniciens.

Expertech, fondée en 1996 par Bell Canada et SNC-Lavalin, tire 90 pour cent de ses revenus de Bell, qui lui confie ses installations téléphoniques.

Ces derniers mois, Bell a demandé à Expertech de réduire le coût de ses services, affirmant qu'ils seraient 25 pour cent plus chers que ceux offerts par la concurrence — une différence de 50 millions $ par année pour le géant des télécommunications. Bell était prête à faire appel à d'autres fournisseurs pour économiser.

Avant l'entente de principe annoncée lundi, Expertech prévoyait cesser progressivement ses activités au cours des quatre prochains mois.

Expertech compte actuellement 1700 employés.

Présente surtout au Québec et en Ontario, l'entreprise offre aussi ses services dans le reste du Canada et aux Etats-Unis. Le SCEP représente les 1300 techniciens et les 200 employés de bureau de la compagnie au Québec et en Ontario.