La Bourse de Toronto annoncerait très bientôt sa stratégie d'entrée dans le marché des produits dérivés, selon les rumeurs qui circulent sur Bay Street.

La Bourse de Toronto annoncerait très bientôt sa stratégie d'entrée dans le marché des produits dérivés, selon les rumeurs qui circulent sur Bay Street.

Et cette annonce imminente ferait désormais abstraction des objections de la Bourse de Montréal, qui a l'exclusivité canadienne jusqu'en 2009 de ce type de produits d'investissement en forte croissance.

«Maintenant que la Bourse de Montréal a décidé d'inscrire ses propres actions en Bourse, la possibilité d'une acquisition par la Bourse de Toronto apparaît désormais exclue de sa stratégie pour entrer dans les dérivés», selon l'analyste Jason Donville, spécialiste des institutions financières chez Sprott Securities, de Toronto.

Aussi, note-t-il, le président de la Bourse de Toronto, Richard Nesbitt, avait déjà indiqué qu'il énoncerait sa stratégie des produits dérivés «vers la fin de 2006, à plus ou moins 30 jours».

Dans ce contexte, «une annonce est en préparation, pas plus tard que la fin de ce mois-ci», indique l'analyste dans un rapport qu'il vient d'envoyer à ses clients.

C'est aussi à ce moment, le 31 janvier, que le Groupe TSX annoncera les résultats financiers pour son exercice 2006. Cette entreprise est la société de gestion au capital ouvert qui possède la Bourse de Toronto et son marché junior, TSX-Croissance.

Ses résultats devraient faire état d'un profit net d'environ 130 millions sur un chiffre d'affaires de 351 millions.

«L'annonce attendue du Groupe TSX décrira ses plans pour entrer rapidement et de façon significative dans le marchés des produits dérivés», selon l'analyste Jason Donville.

Il s'attend à une stratégie à deux niveaux.

Au Canada, en préparation de la fin de l'exclusivité de la Bourse de Montréal, dans «seulement 26 mois», souligne l'analyste, le Groupe TSX lancera la création d'une division de produits dérivés.

Ça comprendrait le personnel, l'infrastructure de transactions ainsi que les services commerciaux et administratifs requis pour un «lancement agressif » dès le deuxième trimestre de 2009.

Le second volet de la stratégie attendu du Groupe TSX comprendrait l'amorce d'activités avec les produits dérivés hors du Canada, «probablement aux États-Unis», selon l'analyste Jason Donville.

Ce lancement s'effectuerait aussi avec des partenaires étrangers.

Si ce scénario s'avère, la Bourse de Toronto aurait alors «un modèle d'affaires fonctionnel à l'extérieur du Canada qui pourrait alors être rapidement importé ou étendu au Canada lors de l'échéance de l'entente de non-concurrence avec la Bourse de Montréal», selon l'analyste de Sprott Securities.

Entre-temps, l'intérêt croissant du Groupe TSX pour s'immiscer dans le marché des produits dérivés - en croissance plus rapide que celui des actions - ne fait plus aucun doute dans le milieu financier de Toronto.

Non seulement ses dirigeants l'ont mentionné à quelques reprises depuis un an, mais ils auraient aussi approché la Bourse de Montréal dans le but de fusionner ou de l'acheter.

Les avances de Toronto sont demeurées sans suite à la Place Victoria.

Au contraire, les actionnaires privés et les dirigeants de la Bourse de Montréal, inspirés par les gains de valeur d'autres Bourses dans le monde, ont préféré inscrire son capital en Bourse.

Ils l'ont confirmé le premier décembre dernier, après maintes spéculations dans le milieu financier montréalais.

Et, ironiquement, c'est à la Bourse de Toronto que les actions de la Bourse de Montréal sont attendues, d'un mois à l'autre.

On s'attend à une capitalisation autour de 750 millions pour la Bourse montréalaise, qui refléterait sa croissance vigoureuse et des résultats financiers forts depuis plusieurs trimestres.