Le nombre de maisons et de commerces qui utilisent le gaz naturel est en augmentation au Québec, mais ça n'a pas d'effet sur le bilan de Gaz Métro, dont les profits continuent de s'effriter.

Le nombre de maisons et de commerces qui utilisent le gaz naturel est en augmentation au Québec, mais ça n'a pas d'effet sur le bilan de Gaz Métro, dont les profits continuent de s'effriter.

La société en commandite a annoncé hier des profits nets de 147,2 millions pour l'exercice terminé le 30 septembre, en baisse de 5% par rapport à 2005. Ce profit de 1,33$ par part est toutefois légèrement plus élevé que ce à quoi s'attendait les analystes, et le titre a pris 4 cents hier à la Bourse de Toronto, pour finir la journée à 15,73$.

"C'est une année qui ressemble à la précédente", a commenté le président Robert Tessier, lors d'une conférence téléphonique avec les analystes.

La distribution de gaz, qui est de loin la principale activité de Gaz Métro, a rapporté des profits de 123,1 millions, en baisse de 4,4 millions, malgré une augmentation de 1,8% des ventes de gaz en volume. Gaz Métro a recruté 7978 nouveaux clients résidentiels et commerciaux au cours de l'exercice, mais les prix élevés du gaz incitent la clientèle à économiser l'énergie, ce qui limite la progression des ventes, a expliqué M. Tessier.

Le principal obstacle à la croissance de Gaz Métro reste l'électricité, vendue à des prix inférieurs aux coûts du distributeur, a répété le président.

La baisse récente du prix du gaz et les hausses successives des tarifs d'Hydro-Québec ont toutefois amélioré la position concurrentielle de Gaz Métro. Au prix actuel du marché, le gaz naturel coûte entre 18% et 46% moins cher que l'électricité dans le secteur commercial et institutionnel, a fait valoir l'entreprise. Dans le secteur résidentiel, la comparaison est plus mitigée. Le gaz naturel peut être 3% moins cher ou jusqu'à 9% plus cher que l'électricité, selon la taille de la maison.

Pour continuer à croître, Gaz Métro a entrepris de se transformer en distributeur nord-américain de services et de solutions énergétiques. Elle vient d'acheter Green Mountain Power Corporation, le deuxième plus important distributeur d'électricité du Vermont.

Cette acquisition est "l'exemple parfait du genre d'investissement que Gaz Métro a l'intention de faire", a dit Robert Tessier aux analystes.

La transaction ne sera toutefois pas rentable aussi rapidement que prévu en raison de la chute récente du prix des parts de Gaz Métro. La décision d'Ottawa d'éliminer les avantages fiscaux dont jouissent les fonds de revenus affecte aussi les sociétés en commandite, a expliqué Pierre Despars, vice-président aux finances et au développement, au cours d'un entretien téléphonique.

Entre l'annonce d'Ottawa, le 31 octobre dernier, et aujourd'hui, le titre de Gaz Métro a perdu 14% de sa valeur. Comme l'achat de Green Mountain devait être financé pour la moitié en argent et l'autre moitié en actions "ça met de la pression pour rentabiliser cette acquisition", a dit M. Despars, qui ajoute qu'il n'est pas question pour Gaz Métro de renoncer à la transaction.

Gaz Métro a offert 35$ US par action pour Green Mountain Power, soit 187 millions US. Les actionnaires de Green Mountain ont approuvé la transaction, qui doit être conclue en juin.