En 2007, les Québécois devraient mettre plus de 11 milliards $ en travaux de rénovation. Cependant que c'est à Québec que les propriétaires sont proportionnellement plus nombreux à rénover, tout en dépensant plus qu'ailleurs.

En 2007, les Québécois devraient mettre plus de 11 milliards $ en travaux de rénovation. Cependant que c'est à Québec que les propriétaires sont proportionnellement plus nombreux à rénover, tout en dépensant plus qu'ailleurs.

Les gens de Québec sont de grands fervents de la rénovation, a dit Kim-Anh Lam, économiste au service de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL), lors de la conférence annuelle de l'organisme sur les perspectives de l'habitation qui a eu lieu, hier, dans la capitale nationale. L'événement réunissait, au reste, quelques centaines de spécialistes publics et privés de l'habitation de la région.

En fait, 75 % des propriétaires de la région métropolitaine de Québec s'emploient à rénover et dépensent, individuellement et annuellement, 4750 $ à cette fin. Par opposition à 71 % et 3300 $ dans l'ensemble du Québec puis 70 % et 3650 $ à Montréal.

D'un autre côté, à Québec, 54 % des travaux sont exécutés par les propriétaires eux-mêmes et 25 % par des entrepreneurs. Le reste (21 %), de façon mixte.

Ce sont les 35-44 ans (30 %) qui font le plus appel aux entreprises de construction, reprend l'économiste sur la foi d'un sondage, fait en 2004, par l'Association des détaillants de matériaux de construction du Québec (ADMACQ). Car dans cette catégorie d'âge, suppose-t-elle, les gens manquent de temps. Cela, en raison notamment de leurs occupations professionnelles et de leurs enfants.

Puis, continue-t-elle, ce sont les 25 à 44 ans qui sont les plus volontaires à entreprendre des travaux (plus de 80 %) comparé à moins de 75 % chez les 55-64 ans. Encore que les jeunes de moins de 25 ans mettent 2515 $ annuellement pour améliorer leur sort contre 10 175 $ chez les 55-64 ans.

Les jeunes, pense-t-elle, rénovent pour répondre aux besoins évolutifs de leur nouvelle famille, les baby-boomers pour leur confort, leur santé et leur sécurité.

Par ailleurs, constate Mme Kim-Anh, c'est durant la première année d'occupation d'une propriété qu'on dépense le plus (14 480 $). Durant les neuf années subséquentes, on a les coudées moins franches (5300 $).

Manne

Néanmoins, un marché de 11 milliards $, c'est une extraordinaire occasion d'affaires pour les entreprises de construction, les marchands de matériaux et autres professionnels du bâtiment.

Tandis que les maisons de campagne, l'accroissement du rendement énergétique des demeures, l'adaptation des logements en raison du vieillissement de la population et la rénovation écologique sont des "segments prometteurs".

On rénove aussi pour investir, croit l'économiste de la SCHL qui se rend compte qu'une maison bien entretenue et mise au goût du jour plaît aux prêteurs hypothécaires. "Ils y voient une garantie additionnelle".

Rencontré à l'issue de la conférence, le pdg de l'ADMACQ, Donald O'Hara croit qu'il se produit, par moments, une secousses en matière de rénovation. Quand le toit coule, dit-il, en ne lambine pas. On répare. Même si on ne l'a pas vu venir.

Ce genre d'incident est plus susceptible de se produire car, dans la région de Québec, 43 % des maisons (126 270) ont été bâties de 1971 à 1990.

Il déclare enfin que l'ensemble des dépenses de rénovation au Québec compte pour le tiers de celles de tout le pays.