Une PME de Baie-Comeau, Thermalco, plutôt habituée de faire affaire avec le monde de l'aluminium, devrait se lancer bientôt dans un tout autre créneau, celui des poulaillers. L'entreprise est en voie de commercialiser un four de revalorisation des litières de volaille.

Une PME de Baie-Comeau, Thermalco, plutôt habituée de faire affaire avec le monde de l'aluminium, devrait se lancer bientôt dans un tout autre créneau, celui des poulaillers. L'entreprise est en voie de commercialiser un four de revalorisation des litières de volaille.

Actuellement, les exploitants de poulaillers doivent utiliser des copeaux de bois sur le béton du bâtiment pour absorber les déjections de milliers et de milliers de poulets. Tout ceci doit être nettoyé au bout de deux ou trois jours et les fermiers ne savent que faire de ces déchets.

Si au contraire l'agriculteur choisit d'épandre ces déjections, il risque de se retrouver avec des problèmes de boues, de machineries bloquées et de rejets environnementaux indésirables comme la pénétration du phosphate dans le sol.

La solution développée par Thermalco consiste en un four qui brûle 108 kilos à l'heure de copeaux souillés pour créer de l'énergie qui peut servir à chauffer le poulailler, une facture qui s'élève habituellement autour de 75 000 $ par année.

"Le four ne fait absolument aucune émanation ou émission, ajoute le président de Thermalco, Marc Lefebvre. Il a passé tous les tests en ce sens. Et en plus de trouver une solution à la gestion de déchets, l'énergie produite par le brûlage des copeaux remplace l'énergie fossile présentement utilisée."

Thermalco est actuellement dans l'attente des autorisations et validations gouvernementales de son prototype commercial. "Nous sommes très confiants de les obtenir rapidement", poursuit M. Lefebvre. Une fois ces exigences remplies, la production pourrait démarrer rapidement, car des clients se sont déjà montrés sérieusement intéressés.

"La Coopérative fédérée du Québec nous a passé une commande de 200 fours, a expliqué le président. Nous avons donc engagé une firme d'ingénierie à qui nous avons donné le mandat de construire un four selon le budget fixé par la Coop." D'après M. Lefebvre, le four d'une capacité de 1 million de BTU est conçu pour répondre aux besoins du poulailler québécois moyen, qui compte 70 000 poulets.

Le marché d'outre-mer pourrait aussi s'ouvrir pour Thermalco avec ce produit inédit. "La Coopérative agricole de Bretagne, en France, s'est dite fascinée par notre four, ajoute l'homme d'affaires. Elle est prête à en acheter en quantité importante et aussi à devenir distributrice du produit pour l'Europe, mais on y va une étape à la fois pour le moment."

Marc Lefebvre n'a pas précisé où serait établie la future usine de production de fours de revalorisation des litières de volailles, mais il a assuré que le bureau principal des ventes serait situé à Baie-Comeau.

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