Après avoir annoncé lundi ne pas trouver preneur pour ses effets de commerce dans la foulée de la débâcle du crédit hypothécaire, Coventree (T.COF) a indiqué mardi que certains prêteurs regimbaient face à sa demande de fonds extraordinaires destinés à rembourser 700 M$ de billets arrivant à échéance.

Après avoir annoncé lundi ne pas trouver preneur pour ses effets de commerce dans la foulée de la débâcle du crédit hypothécaire, Coventree [[|ticker sym='T.COF'|]] a indiqué mardi que certains prêteurs regimbaient face à sa demande de fonds extraordinaires destinés à rembourser 700 M$ de billets arrivant à échéance.

Pris de panique, les investisseurs ont largué le titre, qui chutait de 6,13$, ou de 72%, à 2,37$ à la Bourse de Toronto.

Coventree, dont la Caisse de dépôt et placement du Québec est un important actionnaire, est le plus important émetteur canadien d'effets de commerce hors du secteur bancaire.

La firme a dû se mettre en quête de liquidités puisqu'elle était incapable de financer le remboursement de billets arrivant à échéance lundi.

La société est l'un des 17 émetteurs canadiens d'effets de commerce adossés à des créances qui nécessitent d'urgence de nouvelles liquidités, selon la firme de cotation DBRS.

«Certains fournisseurs de liquidités nous ont avancé des fonds, d'autres ont affirmé qu'ils n'étaient pas tenus de nous financer, d'autres sont encore en discussion avec nous et certains ne nous ont pas encore répondu», a fait savoir la firme torontoise par voie de communiqué.

Le titre de Coventree reculé de 63%; les titres des banques canadiennes ont suivi, les marchés craignant que, si elle n'obtient pas le financement qu'elle réclame, Coventree ne puisse honorer le remboursement d'une partie des créances qui constituent son fonds de 16 milliards.

La débâcle du marché américain des créances hypothécaires à surprime a incité les banques à restreindre les prêts, ce qui a forcé les banques centrales à injecté des liquidités dans les marchés financiers.

Coventree est l'une des premières sociétés à devoir reporter l'acquittement de ses billets aux États-Unis et au Canada depuis la création de ce type d'effet de commerce il y a 12 ans.

Lundi, la firme a indiqué qu'elle prolongeait le terme de titres de créance d'une valeur de 250 millions.

Par ailleurs, Global Diversified Investment Grade Income Trust a indiqué hier que l'un de ses fonds, MMAI-I Trust, était incapable d'honorer ses effets arrivés à échéance lundi, et que la Deutsche Bank avait refusé de lui avancer des fonds extraordinaires.

Dans son communiqué, Coventree n'a pour sa part pas identifié les fournisseurs de liquidités auxquels elle s'est adressée et il a été impossible d'obtenir les commentaires de son porte-parole.

Fin 2006, près de 41% des billets de la société étaient garantis par des prêts aux entreprises et des obligations. Environ 22% étaient garantis par des prêts hypothécaires résidentiels et 16% par des prêts hypothécaires commerciaux, révèle le rapport annuel de Coventree.

La firme a indiqué mardi que moins de 4% de ses fonds étaient liés au marché américain du prêt hypothécaire à risque. La société dit détenir 13% du marché canadien des billets adossés à des créances; les grandes banques se partagent près de 64% du marché.

La Banque de Montréal et la Banque Royale sont les plus importants émetteurs de billets au Canada, selon Mario Mendonca, analyste chez Genuity Capital Markets.

Dans une note diffusée mardi, il a dit estimer à quelque 120 milliards le marché des billets arrivant à échéance dans un an ou moins.

La Caisse de dépôt et placement du Québec s'est portée acquéreur de 10% des actions en circulation de Coventree après ce premier appel public à l'épargne.