Le géant canadien de l'aluminium Alcan (T.AL), qui fait l'objet d'une offre d'achat non sollicitée de la part de sa concurrente américaine Alcoa, pourrait réagir en renversant les rôles.

Le géant canadien de l'aluminium Alcan [[|ticker sym='T.AL'|]], qui fait l'objet d'une offre d'achat non sollicitée de la part de sa concurrente américaine Alcoa, pourrait réagir en renversant les rôles.

Selon ce qu'écrit le quotidien The Gazette, mercredi, il est possible qu'Alcan tente d'acheter Alcoa plutôt que de se laisser acheter par elle.

Le journal cite deux analystes qui n'écartent pas cette possibilité, une stratégie appelée «Pac-Man» dans le milieu des affaires, en référence au célèbre jeu vidéo où les joueurs menacés peuvent tenter d'avaler leurs poursuivants.

Cette éventualité pourrait être plus facile à faire accepter par les différentes instances réglementaires et les politiciens.

Un des analystes cités par le journal, John Tumazos, de Prudential Equity Group, à New York, a écrit dans une note transmise à ses clients en fin de semaine que le gouvernement du Québec préférerait sans doute que les droits à long terme en matière d'eau accordés à Alcan demeurent entre les mains d'une compagnie canadienne.

De plus, selon lui, si Alcan était l'acheteur, les projets et les contrats dans des pays comme ceux du Moyen-Orient pourraient être menés plus facilement.

De même, l'anti-américanisme pourrait être moins ressenti en matière de réglementation du côté de l'Europe.

En outre, la nouvelle entité n'aurait plus besoin d'avoir deux sièges sociaux, un à Montréal et un autre aux États-Unis, comme le propose Alcoa.

Alcan doit faire connaître sa position face à la proposition d'achat d'Alcoa d'ici mardi.

Alcoa, numéro deux de l'aluminium, a lancé le 8 mai dernier une offre non sollicitée afin d'acheter le numéro trois, Alcan, pour 73,25 $ US par action, ce qui donnerait une transaction évaluée à 33 G$ US.

Le titre d'Alcan valait 89,09$ à 11h21 à la Bourse de Toronto, en baisse de 91 cents depuis le début de la journée.