Le gouvernement indien a promis lundi d'"affiner" ses projets de zones économiques spéciales destinés à attirer des industriels étrangers en milieu rural, mais qui déclenchent la colère de villageois dont 14 ont été tués par la police la semaine dernière.
Le gouvernement indien a promis lundi d'"affiner" ses projets de zones économiques spéciales destinés à attirer des industriels étrangers en milieu rural, mais qui déclenchent la colère de villageois dont 14 ont été tués par la police la semaine dernière.
Ces manifestants ont été abattus mercredi par des forces de l'ordre, alors qu'ils protestaient dans le village de Nandigram (Etat du Bengale Occidental, est) contre la création d'une zone économique spéciale (ZES) pour le groupe chimique indonésien Salim.
Pour répondre aux violences policières, le Bengale Occidental et sa capitale Calcutta ont été paralysés vendredi par une grève générale et secoués par des échauffourées qui ont fait plus de 50 blessés.
Ces incidents s'ajoutent à des manifestations ces derniers mois dans plusieurs régions d'Inde de villageois ruraux défavorisés, lesquels s'insurgent contre l'achat par les autorités de terrains agricoles pour les transformer en zones d'investissements industriels.
"La politique en matière de ZES sera affinée en consultation avec le gouvernement de l'Etat (du Bengale Occidental), les agriculteurs propriétaires des terres et les industriels", a assuré le ministre fédéral de l'Intérieur Shivraj Patil, cité par l'agence Press Trust of India.
Se disant "ouvert d'esprit", M. Patil n'a cependant pas évoqué de changement notable dans la politique nationale en matière de ZES.
Dans toute l'Inde, ces projets de zones, copiés sur le modèle chinois et censées attirer les investisseurs étrangers, seraient des enclaves industrielles privées exemptées d'impôts, avec de bonnes infrastructures.
Vendredi, le ministre au Commerce extérieur, Kamal Nath, avait répété que son gouvernement ne donnerait pas son feu vert à une telle zone, en cas de conflit sur l'allocation des terres.