À part DC Energy, aucun des intervenants sur le marché de l'électricité de New York ne s'oppose à la stratégie commerciale d'Hydro-Québec, fait valoir la société d'État dans sa réponse à la plainte soumise par le courtier en énergie à la Federal Energy Regulatory Commission (FERC).

À part DC Energy, aucun des intervenants sur le marché de l'électricité de New York ne s'oppose à la stratégie commerciale d'Hydro-Québec, fait valoir la société d'État dans sa réponse à la plainte soumise par le courtier en énergie à la Federal Energy Regulatory Commission (FERC).

DC Energy n'a qu'elle-même à blâmer pour les pertes qu'elle subit, parce qu'elle a pris «une position extraordinairement risquée dans le marché», affirment les avocats d'Hydro-Québec dans leur plaidoyer de 43 pages dont de très larges extraits ont été retranchés de la version accessible au public.

DC Energy a accusé Hydro-Québec de manipuler les prix sur le marché de gros de l'électricité dans l'État de New York en utilisant des instruments financiers appelés droits de congestion pour créer artificiellement de la congestion entre deux points du réseau de transport.

Le courtier en énergie, dont le siège social est en Virginie, affirme que le comportement d'Hydro lui a fait perdre des millions de dollars depuis le 1er mai dernier.

Dans sa réplique, Hydro reconnaît avoir modifié sa stratégie commerciale en 2007 parce qu'elle dispose de surplus plus importants à écouler et que sa division Distribution a dû revendre l'énergie achetée en trop pour les besoins du Québec.

La division Distribution a disposé d'une partie de ses surplus en lançant un appel d'offres et les entreprises qui ont acheté cette énergie veulent la vendre sur le marché américain. Aucune de ses entreprises n'a pris position publiquement dans la cause qui oppose Hydro à DC Energy.

La nouvelle stratégie commerciale d'Hydro-Québec est expliquée en détails à la FERC, mais ces passages sont coupés dans la version publique du document. Hydro soutient qu'elle a agi légalement et que son intention n'est pas d'éliminer la concurrence mais de maximiser ses profits.

Prix fixes pour 36% des heures

Pour contredire les prétentions de DC Energy, Hydro affirme avoir fixé le prix pendant seulement 36% des heures où il y avait de la congestion sur le réseau.

«Pour plus de la moitié des heures concernées, ce sont d'autres participants sur le marché qui ont fixé les prix», fait valoir la société d'État.

Hydro affirme aussi qu'aucun autre intervenant ne s'est plaint de sa conduite, et que les consommateurs de New York bénéficient de sa présence sur le marché en obtenant un accès à de l'énergie propre à bon prix.

Le gestionnaire du réseau de New York, le New York Independant System Operator, a donné son appui à Hydro dans la cause qui l'oppose à DC Energy.

La FERC doit rejeter une plainte qui n'est pas fondée et qui repose sur de fausses allégations, soutient Hydro.

«DC Energy est plus intéressée à se sortir de la mauvaise position qu'elle a prise dans le marché qu'à corriger la prétendue mauvaise conduite d'Hydro-Québec», conclut la société d'État.

Reste à savoir ce que décidera la FERC après avoir examiné le dossier. Depuis le scandale Enron, l'organisme de réglementation a resserré ses règles et la manipulation de marché est punie très sévèrement.

Pour Hydro-Québec et pour son actionnaire, le gouvernement, qui compte sur les revenus de l'exportation d'électricité pour financer les services sociaux et réduire la dette, l'accès au marché américain est primordial. L'an dernier, les exportations ont rapporté 840 millions à Hydro.