Bell (T.BCE) a réussi à attirer presque 390 000 Canadiens avec son service sans-fil pendant le deuxième trimestre, mais un nombre important d'abonnés a aussi dit «au revoir» à l'entreprise pour filer chez les concurrents.

Bell [[|ticker sym='T.BCE'|]] a réussi à attirer presque 390 000 Canadiens avec son service sans-fil pendant le deuxième trimestre, mais un nombre important d'abonnés a aussi dit «au revoir» à l'entreprise pour filer chez les concurrents.

Résultat: le nombre réel de nouveaux clients a atteint 63 000 pendant le trimestre, 35% de moins qu'il y a un an. Une performance décevante pour bien des investisseurs, qui ont tout de même pu se réjouir de l'annonce de profits en forte progression, mercredi.

Pour le deuxième trimestre, Bell Canada Entreprises (BCE) a enregistré un bénéfice net de 700 millions de dollars, 42% plus élevé qu'à la même période l'an dernier. Ce bond est en partie attribuable à la vente d'une division de Bell Aliant et à un règlement fiscal favorable. Le chiffre d'affaires a progressé de 1,5%, à 4,4 milliards.

«La profitabilité est en hausse, mais quand on regarde les différentes divisions de l'entreprise, on réalise que le sans-fil est encore préoccupant, c'est le secteur qui nécessite le plus d'amélioration», a résumé Kevin Restivo, analyste spécialisé en télécoms au SeaBoard Group.

La compétition est féroce en téléphonie cellulaire. Et le client, plus volage que jamais, depuis la mise en oeuvre de la «transférabilité» des numéros de téléphone en mars dernier.

L'ontarienne Rogers a gagné 133 000 nouveaux clients sans-fil pendant le deuxième trimestre, a-t-on appris cette semaine.

Telus [[|ticker sym='T.T'|]], qui publiera ses résultats vendredi, pourrait de son côté annoncer 130 000 activations nettes, selon les prévisions de l'analyste Dvai Ghose, de la firme Genuity Capital Markets.

Michael Sabia, le grand patron de BCE, reconnaît que les résultats du sans-fil sont plus faibles qu'il y a un an. Mais il fait valoir du même souffle qu'ils sont nettement plus élevés que ceux du premier trimestre 2007, quand l'entreprise avait enregistré une maigre addition de 13 000 nouveaux clients.

La performance devrait continuer à s'améliorer d'ici la fin de l'année, selon le dirigeant.

George Cope, directeur de l'exploitation, est pour sa part confiant de voir Bell surpasser Rogers et Telus, mais il refuse de préciser quand cela pourrait arriver.

«Je ne donnerai pas d'échéancier, puisque notre but n'est pas d'égaler nos concurrents, mais bien de les dépasser», a répondu M. Cope pendant une téléconférence.

Saignée

La saignée s'est poursuivie en téléphonie résidentielle, avec le départ de 114 000 clients pendant le trimestre.

La perte est moins grande qu'il y a un an, quand 129 000 abonnés avaient quitté Bell, ce qui fait dire aux dirigeants que le pire de la crise est passé.

Selon Michael Sabia, l'assouplissement récent des règles de «reconquête» a permis de réduire la fuite d'abonnés au profit des câblodistributeurs.

Depuis le printemps, les anciens monopoles ont toute la liberté de courtiser leurs ex-clients en leur offrant des promotions alléchantes, et il semble que Bell ait été très agressif à ce sujet.

Bell a perdu 7000 abonnés à la télé numérique pendant le trimestre, une contre-performance attribuée à un nombre plus élevé que la normale de désactivations de comptes en défaut de paiement.

La société montréalaise a en outre gagné 29 000 nouveaux clients à l'internet haute vitesse, un léger de gain de 4000 par rapport à l'an dernier.

Pour l'ensemble du deuxième trimestre, le bénéfice par action s'est élevé à 0,83$, ou 0,56$ en excluant les éléments extraordinaires. C'est légèrement plus que le consensus des analystes sondés par Bloomberg, qui s'attendaient à un profit de 0,53$.

Michael Sabia et ses collègues ont tenu mercredi à faire le point sur le rachat de Bell par la caisse de retraite Teachers et ses partenaires. Cette transaction de 51,7 milliards de dollars, réalisée en bonne partie grâce à des emprunts, entraînera la privatisation du géant montréalais des télécommunications.

Le PDG espère voir la vente se conclure le plus tôt possible, dès que toutes les autorisations réglementaires auront été obtenues.

«Je ne veux pas spéculer pour dire si ce sera en novembre, décembre, janvier ou février, mais je crois que tout le monde travaillera très fort pour essayer d'assembler et d'accomplir ça aussi vite que nous le pourrons», a dit M. Sabia.

Le titre de BCE a clôturé la journée à 39,89$ mercredi à la Bourse de Toronto, en baisse de 39 cents (0,97%).