Yves Michaud a une fois de plus imposé sa croisade en faveur des actionnaires et des femmes lors de l'assemblée annuelle de Bombardier (T.BBD.B), mardi matin, mais ses propositions visant une meilleure gouvernance ont été rejetées à la quasi-unanimité.

Yves Michaud a une fois de plus imposé sa croisade en faveur des actionnaires et des femmes lors de l'assemblée annuelle de Bombardier [[|ticker sym='T.BBD.B'|]], mardi matin, mais ses propositions visant une meilleure gouvernance ont été rejetées à la quasi-unanimité.

Le PDG de l'entreprise, Laurent Beaudoin, a rapidement écarté une plaidoirie de M. Michaud contre les options d'achat d'actions, tandis que les actionnaires ont massivement voté contre l'idée d'un conseil d'administration dont le tiers serait obligatoirement composé par des femmes.

Leader du Mouvement d'éducation et de défense des actionnaires, Yves Michaud a ralenti le rythme de l'assemblée par plusieurs des envolées oratoires qui font sa renommée. Invité par M. Beaudoin à écourter ses interventions, il ne s'est pas démonté.

«Ce n'est pas votre assemblée, c'est celle des actionnaires», a-t-il répondu, persistant à imposer son rythme.

M. Michaud a protesté contre le régime d'options d'achat d'actions des dirigeants de Bombardier, une pratique qui crée selon lui une «culture de cupidité» dans le monde des affaires. Il a notamment rappelé que le gourou du placement Warren Buffet s'oppose aux options.

«Les entreprises qui ont des actionnaires contrôlants, comme Bombardier, Power Corporation et Jean Coutu n'ont pas besoin de ces régimes pour retenir leur personnel dirigeant», a-t-il argumenté, faisant valoir la dynamique familiale de ces compagnies.

«La très grande majorité de nos dirigeants ne sont pas membres de la famille Bombardier», a rétorqué Laurent Beaudoin.

Yves Michaud a tout de même gardé le plancher grâce aux cinq propositions que le MEDAC a pris l'habitude de soumettre lors des assemblées générales de plusieurs grosses compagnies, notamment les grandes banques canadiennes.

Bombardier, qui ne faisait pas exception, a notamment dû soumettre à ses détenteurs de titres les propositions de divulguer le nom de ses experts en rémunération, de mettre le salaire des dirigeants en relation avec celui des employés et avec la performance de la compagnie et d'instaurer un plancher féminin au conseil d'administration d'ici trois ans.

Mais, à la recommandation de l'entreprise, 97 % des actionnaires ayant voté par procuration ont rejeté l'ensemble des suggestions.

M. Beaudoin a notamment répondu qu'il fallait payer les dirigeants «en relation avec le marché.»

Au sujet de la représentation féminine au conseil d'administration, il a refusé toute contrainte. Le conseil de Bombardier ne compte présentement qu'une femme, Janine Bombardier, «la fille du fondateur», a souligné M. Michaud.

«On est prêts à considérer votre objectif, mais on ne peut pas s'engager pour un tiers de femmes, a répondu Laurent Beaudoin. On ne fait pas de distinction de sexe.»

Par ailleurs, la direction a réaffirmé son intention de prendre une décision quant au lancement on non de son modèle d'avions de plus de 100 places en 2008. «Les discussions progressent avec un nombre limité de partenaires internationaux», a indiqué le président de Bombardier Aéronautique, Pierre Beaudoin.