Des craintes persistantes quant à la sécurité entourant le procès pénal de Vincent Lacroix ont fait en sorte que des mesures de sécurité imposées deviennent permanentes.

Des craintes persistantes quant à la sécurité entourant le procès pénal de Vincent Lacroix ont fait en sorte que des mesures de sécurité imposées deviennent permanentes.

Répondant à des informations inquiétantes qu'il n'a pas tenu à détailler, le juge Claude Leblond, de la Cour du Québec, maintient la fouille obligatoire de ceux qui voudront assister aux audiences du procès de l'ancien PDG de Norbourg.

Le juge n'exempte que les avocats et les membres des médias.

Claude Leblond dit avoir pris sa décision «après mûre réflexion», voulant que le procès «se termine dans la quiétude à laquelle on est en droit de s'attendre de tout débat judiciaire».

Des faux documents

Pendant l'audience de lundi matin, le juricomptable et témoin François Filion a continué à démontrer que des écarts existaient entre les valeurs des fonds affichées dans les rapports annuels des fonds de Norbourg et celles conservées par le gardien de valeurs Northern Trust.

Cette fois-ci, M. Filion a affirmé, preuves à l'appui, que des faux rapports de type Northern Trust ont été trouvés chez les vérificateurs Deschambault Saint-Jean et KPMG.

Ces faux rapports servaient à donner un fondement aux chiffres affichés dans les rapports annuels de Norbourg.

Aussi, des prospectus simplifiés de fonds gérés par Norbourg auraient faussement affirmé que les fonds détenaient divers titres comme ceux de Molson, Saputo, Abitibi-Consolidated, du gouvernement du Canada et de BMO.

Les investisseurs, en plus de recevoir des rapports annuels falsifiés comme il a été révélé la semaine dernière, recevaient des relevés mensuels comprenant de fausses informations.

Les relevés étaient générés à partir du système informatique à l'interne de Norbourg alors que les employés de Vincent Lacroix n'étaient pas au courant des retraits effectués dans les fonds.

Par exemple, le fonds Norbourg Actions Situations Spéciales a commencé à être touché par la falsification en septembre 2002, après un premier retrait irrégulier. Chaque part avait une valeur de liquidation officielle de 11,53 $ dans le système de Norbourg, alors qu'elle était de 7,55 $ dans les coffres de Northern Trust.

Une autre conséquence découlait de ces fausses données, car ceux qui transigeaient ensuite les parts le faisaient à des prix surévalués, dit François Filion.

Par ailleurs, M. Filion devrait terminer son témoignage initial mardi, ce qui permettrait à Vincent Lacroix de le contre interroger dès mercredi matin.