Tout indique qu'il n'y aura pas de surenchère sur le titre de Van Houtte (T.VH), si l'on se fie aux analystes et au comportement du titre en Bourse, hier.

Tout indique qu'il n'y aura pas de surenchère sur le titre de Van Houtte [[|ticker sym='T.VH'|]], si l'on se fie aux analystes et au comportement du titre en Bourse, hier.

Le torréfacteur de café a indiqué jeudi matin être en négociation exclusive avec un groupe intéressé à acquérir l'entreprise. Au moment de mettre sous presse, aucune information n'avait filtré sur l'acheteur mystère. Les dirigeants de Van Houtte sont d'ailleurs restés muets, malgré notre insistance.

L'acheteur mystère offre 25 $ par action, plus un reçu lié à un litige fiscal. En vertu de l'offre, le dividende extraordinaire de 0,25 $ par action sera maintenu. Le prix offert représente une prime de 45 % par rapport au cours moyen pondéré des transactions effectuées au cours des 20 jours précédant l'annonce de la mise en vente de l'entreprise, à la mi-janvier.

«Nous estimons improbable qu'une meilleure offre d'un concurrent soit déposée», a déclaré Sara O'Brien, de Valeurs mobilières RBC.

Même son de cloche du gestionnaire de portefeuille Stephen Gauthier. «Le marché n'anticipe pas de surenchère et semble même douter de la conclusion de la transaction», a-t-il dit.

Jeudi, à la fermeture des marchés, les investisseurs n'offraient que 24,01 $ par action pour Van Houtte. C'est environ 4 % de moins que l'offre de 25 $, fait remarquer M. Gauthier. Et c'est une baisse de 2,24 $ (8,5 %) par rapport à la veille.

«Il n'y a vraiment pas beaucoup de détails dans l'offre. Et je suis très étonné qu'on ne donne pas le nom de l'acheteur. Van Houtte a probablement été forcée par les autorités boursières de faire une annonce légèrement prématurée compte tenu de la hausse subite du titre», a dit M. Gauthier.

L'offre de 25 $ correspond cependant à l'évaluation qu'en avait faite le gestionnaire. L'analyste Sara O'Brien juge également l'offre satisfaisante. «C'est un prix équitable à notre avis à la lumière des transactions comparables», a-t-elle fait valoir dans son commentaire écrit.

Mme O'Brien juge que l'offre équivaut à 8,3 fois le bénéfice avant intérêts impôts et amortissement (BAIIA). Il s'agit d'un niveau comparable à la transaction qui a fait passer l'entreprise américaine Eight O'clock Coffee à la firme indienne Tata Coffee en juin 2006.

Le gestionnaire Hugues Dubeau, de Dubeau Capital, se dit plutôt déçu. «Ce n'est pas une offre à tout casser. On pensait qu'ils obtiendraient plus, par exemple 28 à 30 $ l'action.»

Asie, Europe...

Selon nos informations, une cinquantaine d'entreprises dans le monde ont été approchées par Marchés mondiaux CIBC, la maison de courtage mandatée par Van Houtte. La moitié d'entre elles a tendu l'oreille, certaines venant d'Asie, d'Europe, des États-Unis et du Canada.

En bout de course, une demi-douzaine aurait été dans la courte liste d'acquéreurs potentiels. Van Houtte a finalement accepté de signer une entente d'exclusivité avec l'une des parties, possiblement une entreprise inscrite en Bourse.

L'offre est encore non exécutoire, est-il écrit dans le communiqué, et demeure sous réserve d'une vérification diligente et de la signature de documents juridiques définitifs.

Advenant que Van Houtte conclue une transaction supérieure avec une autre partie, l'entreprise a convenu de verser une indemnité de 5 millions de dollars à l'acheteur mystère, selon certaines circonstances.

L'offre finale pourrait être légèrement supérieure, selon ce qu'il adviendra du litige fiscal de Van Houtte avec Revenu Québec. En effet, dans ses livres, Van Houtte a inscrit une provision de 15,8 millions pour le règlement de ce litige, précise le communiqué.

En vertu de principes comptables, il s'agit vraisemblablement du montant maximal que s'attend à payer l'entreprise. Tout écart favorable avec cette somme reviendra aux actionnaires. Par exemple, si Van Houtte s'en tire avec une facture de 7 millions, les actionnaires récupéreront 8,8 millions de dollars, soit 40 cents par action. L'offre équivaudrait donc à 25,40 $ par action.

Fondée en 1919, Van Houtte oeuvre dans la torréfaction, la commercialisation et la distribution de café. Au cours de la dernière année, les ventes de Van Houtte ont atteint 378 millions de dollars.

Les principaux actionnaires sont la famille Pierre Van Houtte (13,2 % du capital) et l'entreprise Sogal (13,3 %), une entité contrôlée par Paul-André Guillotte et Benoit Beauregard. L'offre de 25 $ donne une valeur de 535 millions à l'entreprise, compte tenu des 21,4 millions d'actions.