Dans une entreprise, est-ce possible de faire le même produit en utilisant moins de ressources et en polluant moins ? Voilà le défi de l'écoefficacité.

Dans une entreprise, est-ce possible de faire le même produit en utilisant moins de ressources et en polluant moins ? Voilà le défi de l'écoefficacité.

Dans une entreprise, on estime que de 10 à 15% des matières ne se retrouvent pas dans le produit fini. Ces matières sont donc perdues, gaspillées.

Il s'agit là de coûts inutiles pour l'entreprise en plus d'avoir un impact certain sur l'environnement. L'écoefficacité peut aider les entreprises à diminuer l'utilisation de ressources et ainsi augmenter leur rentabilité financière, environnementale et même sociale.

Ce concept semble utopique, mais il est réel. Dans les faits, un intervenant qualifié en écoefficacité passe du temps sur le lieu de production, scrute les possibilités d'amélioration, interroge les employés, consulte les plans et devis. On appelle cette intervention un diagnostic d'écoefficacité.

La démarche tend à appliquer sept grandes pratiques : réduire la consommation de matières premières (bois, métaux, plastiques, graviers, etc.); réduire l'utilisation de substances toxiques (les solvants, les HFC, les pesticides, etc.); réduire la consommation d'énergie; augmenter la recyclabilité des matières; maximiser l'utilisation des ressources renouvelables (comme le bois, plutôt que les métaux ou les dérivés du pétrole); augmenter la durée de vie du produit; créer une valeur ajoutée au produit en réduisant ou maintenant les impacts sur l'environnement.

Uniquement au Saguenay-Lac-St-Jean, 37 entreprises ont effectué un diagnostic d'écoefficacité et ont mis en application les actions proposées. Les résultats obtenus, en bout de ligne, totalisent 5 587 637$ d'économie annuelle et cela, sans faire mention des gains environnementaux et sociaux.

Un premier diagnostic d'écoefficacité est toujours accompagné de formations pratiques pour les employés et la direction de façon à leur inculquer une nouvelle conscience des impacts de l'entreprise. Ce premier pas permet souvent l'intégration d'une réelle démarche de développement durable à long terme pour l'entreprise.

Un exemple de réussite

Spectube est une entreprise régionale de transformation de l'aluminium. Son travail consiste à étirer des tubes de métal par un procédé à froid. Au cours de l'opération, une huile est ajoutée à la surface des tubes pour éviter leur rupture. À la fin du procédé, pour les débarrasser de cette huile, les pièces sont trempées dans un solvant chloré, le TCE.

Auparavant, le solvant s'échappait dans l'atmosphère. Or, ce solvant s'avère une substance nocive pour la santé des travailleurs et pour l'environnement. Spectube voulait apporter des modifications à son procédé pour réduire sa consommation de solvant tout en maintenant le niveau de qualité de son produit fini.

Avec les conseils d'un expert en écoefficacité, Spectube a augmenté l'étanchéité de son dégraisseur, éliminé l'évacuation des vapeurs pendant le remplissage de l'appareil et mis au point un système de pompage permettant de transvider le solvant vers le dégraisseur en maintenant les barils d'entreposage fermés.

Ce seul changement signifie une diminution de 68% du solvant utilisé, ce qui représente des économies annuelles de 59 000$. Ce faisant, les impacts environnementaux de l'entreprise sont amoindris en plus d'accroître la qualité de vie des employés moins soumis aux vapeurs de solvant.

Cette première incursion dans le monde de l'écoefficacité a permis à Spectube d'ouvrir ses horizons concernant l'importance du développement durable. Elle a maintenant initié une réelle démarche de développement durable basée sur le principe d'amélioration continue.

Si vous voulez plus d'information sur l'écoefficacité et avoir accès à plusieurs histoires à succès, consultez ce site : https://www.enviroclub.ca

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