La crise immobilière est LE sujet dont tout le monde discute ces jours-ci en Floride, sur la plage ou au resto. Les mauvais nouvelles s'accumulent à tous les niveaux: baisse des mises en chantier, recul des prix, hausse des saisies bancaires, stocks grandissants de maisons invendues.

La crise immobilière est LE sujet dont tout le monde discute ces jours-ci en Floride, sur la plage ou au resto. Les mauvais nouvelles s'accumulent à tous les niveaux: baisse des mises en chantier, recul des prix, hausse des saisies bancaires, stocks grandissants de maisons invendues.

Dimanche dernier, le quotidien Miami Herald annonçait en manchette que 20% des propriétaires des comtés de Miami-Dade et de Broward avaient signé une hypothèque "exotique" depuis 2005. Et risquaient maintenant de perdre leurs maisons.

Ces produits "exotiques" existent depuis longtemps. On parle ici d'hypothèques à taux d'intérêt variable, de prêts à amortissement négatif (où le propriétaire est libre de payer seulement les intérêts), de prêts à haut risque financés à 100% ou même 110% par la banque. Des instruments sophistiqués qui n'auraient jamais dû être offerts à aussi grande échelle, disent aujourd'hui bien des experts.

Tous ces outils hypothécaires ont permis à des centaines de milliers d'Américains d'entrer dans le marché immobilier au cours des dernières années. Mais la fête a pris fin abruptement. Dès que les taux d'intérêt ont commencé à grimper, bien des proprios ont vu leurs paiements mensuels exploser. Surtout ceux qui avaient un mauvais dossier de crédit -et en avaient déjà jusqu'au cou avec leurs versements à faible taux.

Pour un propriétaire détenant une hypothèque de 400 000$ étalée sur 30 ans, qui a vu son taux d'intérêt grimper de 7% à 11%, le paiement mensuel est passé de 2661$ à 3809$. Et la crise est loin d'être terminée.

"Il y a encore une grande partie des pires prêts qui ne sont pas encore arrivés à terme et, à moins qu'on arrive avec des solutions très créatives, beaucoup de gens vont perdre leur maison au cours de la prochaine année", avertit Rick Sharga, vice-président du marketing de l'agence immobilière RealtyTrac.

Dans toute cette crise immobilière, certains se font philosophes. Susan Brandt, retraitée du département d'État américain, essaie depuis quelque temps de vendre son condo de Sunny Isle, à 20 minutes au nord de Miami. Elle demande 640 000$ pour le chaleureux penthouse de 1400 pieds carrés, doté de trois grandes terrasses et d'une vue sur l'eau.

La femme espère obtenir 600 000$, mais elle est prête à accepter moins... considérant qu'elle a payé le tiers de cette somme pour l'appartement en 1998.

"Je peux difficilement me plaindre du prix que je recevrai, quel qu'il soit, dit Mme Brandt. Et c'est ce que les gens oublient souvent: ces dernières années, les prix grimpaient de plus de 10% par année. Beaucoup ont déjà fait énormément d'argent avec l'appréciation de leur propriété. Maintenant, les gens doivent accorder leurs attentes avec la réalité."