L'affichage des billets de loterie et des lots de Loto-Québec sera désormais absent du paysage dans les marchés d'alimentation à grande surface du Québec.

L'affichage des billets de loterie et des lots de Loto-Québec sera désormais absent du paysage dans les marchés d'alimentation à grande surface du Québec.

Il s'agit d'un des moyens de pression mis en place depuis une semaine par l'Association des détaillants en alimentation du Québec (ADA), en négociations avec Loto-Québec depuis près d'une dizaine d'années.

«Si on traitait nos clients comme le fait Loto-Québec avec nous, on n'aurait pas beaucoup de monde dans nos entreprises», affirme Isabelle Tassé, présidente régionale de l'Outaouais pour l'ADA.

L'Association souhaite changer certaines ententes avec le fournisseur de jeux de hasard, notamment au niveau du moratoire en place pour la vente de billets aux moins de 25 ans.

«Lorsqu'on vend de la loterie à un inspecteur majeur de moins de 25 ans sans lui demander ses cartes, notre permis est suspendu, explique Mme Tassé. Par contre, quand des jeunes de 17 ans jouent au casino (et se font intercepter), on ne ferme pas le casino. C'est ridicule comme situation!»

De son côté, Loto-Québec considère cette demande injustifiée en raison des nombreux avis ayant été distribués aux 10 000 points de vente du fournisseur avant l'entrée en vigueur officielle de la loi en 2002.

«Il ne faut pas tout mélanger! Les gens aux caisses ont le temps de regarder la personne, de voir si elle a 25 ans. Dans les casinos, il y a beaucoup d'entrées et le contrôle est plus difficile, estime Jean-Pierre Roy, directeur des relations de presse à Loto-Québec. De plus, il serait injuste de changer la loi pour les marchands déjà sanctionnés.»

Les marchands propriétaires des succursales à grande surface revendiquent également une augmentation de 2% de la marge de profit actuelle et la mise en place de bornes libre-service à la disposition des clients.

D'ici un an, ces stations devraient être disponibles dans la plupart des points de vente, selon M. Roy.

«Le temps, l'argent et l'énergie que nous perdons à faire l'inventaire et à valider les billets de loterie sont énormes et occasionnent des frustrations chez nos clients, soutient la présidente de l'ADA en Outaouais. Nous sommes constamment en situation déficitaire avec les produits de Loto-Québec».

Pour remédier à la situation, plusieurs marchands québécois ont cessé la vente de billets à toutes les caisses et n'offrent ce service qu'à la courtoisie.

Selon Mme Tassé, cette situation pourrait se dégrader davantage si Loto-Québec continue «à ignorer» leurs revendications.

«Parfois, nous pensons à cesser la vente de billets dans nos succursales, déclare Isabelle Tassé. Il ne faut pas oublier que dans le cas des marchés d'alimentation à grande surface, c'est avant tout un service que nous offrons à nos clients: on ne fait pas d'argent avec ce type de produit.»

Loto-Québec se défend d'être un mauvais fournisseur pour les marchands québécois et souligne au passage la possibilité pour les commerçants de recevoir 1% des sommes gagnées par les consommateurs.