Le Fonds monétaire international (FMI) ne craint pas que le ralentissement de l'économie américaine se propage au reste du monde, d'autant qu'il ne devrait pas durer.

Le Fonds monétaire international (FMI) ne craint pas que le ralentissement de l'économie américaine se propage au reste du monde, d'autant qu'il ne devrait pas durer.

Même si «lorsque les États-Unis éternuent, il est à craindre que les autres pays du monde s'enrhument», «les risques de grosse grippe sont plutôt faibles», a estimé jeudi le nouvel économiste en chef du Fonds, Simon Johnson.

M. Johnson commentait une analyse inscrite au sommaire des Perspectives de l'économie mondiale, publiées par l'institution avant ses réunions de printemps qui se tiendront les 14 et 15 avril à Washington.

«Dans la conjoncture présente, si le ralentissement aux États-Unis continue d'être causé principalement par la détérioration du marché immobilier intérieur, ses répercussions sur la croissance dans le reste du monde resteront limitées, et ce d'autant plus que l'activité se renforce en Europe», affirme cette étude.

«Si la baisse de l'immobilier se propage à la consommation et à l'investissement des entreprises, on peut s'attendre à ce que les répercussions soient plus importantes», nuance-t-elle.

Mais ce n'est pas le cas, selon M. Johnson : «nous n'assistons à aucune contagion au sein des Etats-Unis».

Qui plus est, la situation économique du pays va globalement s'améliorer.

«Nous pensons que les États-Unis vont rebondir assez rapidement», a-t-il indiqué, lors de sa première conférence de presse.

Les États-Unis ont affiché une croissance de 3,4% en 2006, qui devrait plafonner entre +2,5 et 3% en 2007, selon la Réserve fédérale (Fed).

Mais, de son point de vue, l'essoufflement est passager.

«Techniquement, nous parlons de +correction de milieu de cycle+», a-t-il expliqué :

«l'économie ralentit un peu et elle revient à son rythme potentiel de croissance que nous estimons toujours autour de 3%».

M. Johnson n'a pas souhaité révéler les dernières prévisions chiffrées du Fonds qui doivent être rendues publiques mercredi.

«Le message est rassurant : nous ne pensons pas que les États-Unis se dirigent vers une récession», a-t-il conclu.

En prononçant le mot «récession» fin février, Alan Greenspan avait contribué à une brutale déroute des marchés financiers mondiaux.

«Même s'il y a des difficultés dans un secteur important (l'immobilier résidentiel, ndlr), et des problèmes importants dans certaines régions des États-Unis, l'économie, dans son ensemble, est saine», a insisté M. Johnson.

Dans une étude distincte publiée jeudi, le FMI a par ailleurs estimé qu'une dépréciation, même modeste, du dollar permettrait de réduire «sans heurts» les déséquilibres mondiaux, caractérisés par un vaste déficit des comptes courant aux États-Unis et d'important excédents en Chine, notamment.

Selon cette analyse, «une dépréciation réelle du dollar inférieure à 10% pourrait engendrer une réduction du déficit commercial des États-Unis égale à 1% du PIB», alors que les études économiques situent habituellement la dépréciation nécessaire dans une fourchette de 10 à 20%, selon le FMI.

Le déficit commercial américain a atteint un nouveau record en 2006 à 763,6 G$ US, soit environ 5,8% du PIB, plombé par le pétrole et le déséquilibre des échanges avec la Chine qui représente plus du quart du «trou».