Les employés de Mountain Equipment Co-op n'utilisent pas leur voiture pour se rendre au boulot. La PME a troqué ses espaces de stationnement... contre des cartes d'accès mensuelles à l'autobus et au métro!

Les employés de Mountain Equipment Co-op n'utilisent pas leur voiture pour se rendre au boulot. La PME a troqué ses espaces de stationnement... contre des cartes d'accès mensuelles à l'autobus et au métro!

Grâce au contrat signé avec Technopôle Angus, où elle a ses bureaux administratifs, l'entreprise de plein air reçoit une carte pour chaque tranche de 1000 pieds carrés de locaux loués. La société en obtient deux chaque mois, qu'elle fait tirer au sort parmi ses huit employés.

«Ils mettent aussi des vélos à notre disposition, ce qui devient très pratique, dit Marc Blais, responsable des communications de Mountain Equipment Co-op. Je viens travailler à pied, ce qui me fait une heure de marche par jour. Alors si j'ai à me déplacer pendant la journée, je n'ai qu'à prendre un vélo du Technopôle et à le remettre après. Tout est fourni, le casque, le cadenas.»

Les entreprises, petites et grandes, sont de plus en plus nombreuses à encourager leurs employés à délaisser leurs voitures.

Une pratique payante sur le plan de l'image, qui profite aussi à leur santé financière, explique Paul Lewis, professeur agrégé à la faculté de l'aménagement - urbanisme de l'Université de Montréal.

«Ce n'est pas toujours l'argument environnemental qui prime, dit-il. Il y a des entreprises qui se rendent compte que les stationnements offerts aux employés sont très coûteux. En développant des programmes pour favoriser le covoiturage, l'utilisation du vélo ou de l'autobus, ça leur permet de réduire leurs dépenses totales liées à ce poste-là.»

Dans certaines organisations, devenir «écolo» permet aussi d'attirer -et de garder- les jeunes travailleurs qualifiés.

C'est dans cette optique que l'hôpital Maisonneuve-Rosemont a lancé son programme «ménagez vos transports» il y a cinq ans.

En plus de rembourser jusqu'à 23% du coût de la carte métro-autobus de ses employés, la direction a mis à leur disposition deux stationnements à vélos, dont un pour les bicyclettes de grande valeur.

Et à ceux qui pratiquent le covoiturage, elle a donné le privilège de garer leurs voitures dans des endroits réservés, tout près de l'entrée de l'hôpital.

«Ménagez vos transports» est un grand succès, affirme la conceptrice du programme, Dany Bouchard. Quelque 800 employés y participent, soit 15% du personnel.

«On se rend compte que ce programme attire les jeunes qui arrivent sur le marché du travail et n'ont pas encore d'automobile, dit Mme Bouchard. L'accessibilité, c'est bien important pour eux. Ça nous permet de les attirer et de les retenir, pour s'assurer de la relève.»

Chez Cascades, on a sorti les encouragements financiers pour inciter les employés à pratiquer le covoiturage lors des voyages d'affaires.

En plus de l'allocation régulière de 37 cents le kilomètre, les travailleurs reçoivent 10 cents de plus pour chaque passager, jusqu'à un maximum de 62 cents le kilomètre.

Ceux qui ont droit à des voitures de fonctions sont aussi incités à faire des choix «verts» chez Cascades, souligne Claude Cossette, vice-président au développement organisationnel.

«On donne 17% de plus pour le choix d'une auto hybride, alors si j'ai quelqu'un qui a droit à une allocation de 20 000$, on va lui donner 23 500$.»

Boule de neige

Selon le professeur Paul Lewis, la demande des employés pour des moyens de transport plus écolos grimpe considérablement quand on leur donne la possibilité de délaisser la voiture.

Un «effet boule de neige», dit-il.

«La demande se met à augmenter quand les installations sont de bonne qualité, souligne-t-il. Il y a beaucoup d'entreprises, grandes, moyennes ou petites, qui ont installé des stationnements à vélo sécurisés, des douches, des casiers, des salles pour que les gens puissent se changer, et ce qu'on constate, c'est que ça se remplit.»

À Montréal, une partie du centre-ville sera fermée à la circulation automobile entre 9h30 et 15h30 aujourd'hui, dans le cadre de la journée «En ville, sans ma voiture!» C'est la cinquième présentation de l'événement.