C'est d'abord en abaissant les prix que le gros détaillant en alimentation Loblaw-Provigo (T.L) espère se remettre d'aplomb sur le marché québécois.

C'est d'abord en abaissant les prix que le gros détaillant en alimentation Loblaw-Provigo [[|ticker sym='T.L'|]] espère se remettre d'aplomb sur le marché québécois.

Son principal patron financier, Bill Wells, a fait état de la tactique commerciale de Loblaw au Québec, mardi, lors d'une conférence d'analystes et d'investisseurs de Bay Street, à Toronto.

«Une récente analyse exhaustive de notre positionnement sur le marché québécois a révélé que les consommateurs y sont les plus sensibles au prix que partout ailleurs au Canada.»

«En fait, les prix sont leur plus important facteur de décision d'achat, tout juste devant la qualité et la variété des produits offerts», a expliqué M. Wells.

«Par conséquent, une pratique plus dynamique de bas prix est devenu un élément incontournable de notre redressement au Québec. On l'a d'abord fait dans nos supermarchés à escompte, ce qui a déjà provoqué une réponse positive des consommateurs. Nous l'effectuons maintenant dans nos supermarchés réguliers et nos très grands magasins», a indiqué le chef financier de Loblaw.

Quels sont les résultats attendus de ces efforts de redressement?

Selon Bill Wells, il est encore trop tôt pour en mesurer l'impact complet sur les affaires de Loblaw au Québec, qui comprennent les enseignes Provigo et Maxi.

Tout comme pour le reste du vaste réseau pancanadien de Loblaw, dont les résultats financiers et la valeur boursière sont très amochés depuis quelques trimestres.

«Ça pourrait nous prendre de trois à cinq ans pour compléter le revirement commercial et financier de toute l'entreprise. Pour le moment, nous en sommes encore à l'étape la plus risquée, en termes financiers», a admis Bill Wells.

Parmi les analystes et les investisseurs boursiers, Loblaw a effectivement encore beaucoup à faire pour redorer son blason.

Ses plus récents résultats montraient une autre baisse de 39% de son profit net au deuxième trimestre de 2007, après le recul de 61% déclaré pour le premier trimestre.

D'énormes frais spéciaux de restructuration sont la principale raison de ces baisses de profits, en dépit d'une faible progression des revenus totaux de l'entreprise.

Quant aux résultats de son exercice 2006, Loblaw avait déclaré sa première perte nette depuis 19 ans.

La principale cause: une radiation d'actif spéciale de 800 millions imputée à valeur résiduelle de son achat de Provigo, qui remonte à 1998.

Hier, devant les financiers réunis par Scotia Capital, le chef financier de Loblaw a réitéré que le détaillant était confronté au Québec avec «un rendement inadéquat du capital investi».

Mais il a aussi affirmé l'intention du géant canadien de l'alimentation de demeurer dans ce marché québécois, et d'y prospérer de nouveau.

«Il est impossible de prétendre au statut de détaillant national en alimentation sans une bonne présence sur le marché québécois», a indiqué M. Wells.

En poste depuis six mois, Bill Wells fait partie des nouveaux hauts dirigeants arrivés au siège social de Loblaw depuis l'an dernier.

Parmi eux, Galen Weston fils, 34 ans, le fils du milliardaire torontois qui contrôle Loblaw, mais aussi le gros boulanger Weston et le détaillant vestimentaire Holt Renfrew.

Le fils Weston a remplacé son père comme président de Loblaw dans le but de mener à terme le redressement du détaillant, avec de nouveaux adjoints d'expérience.

Aussi, les consommateurs le voient maintenant dans certaines publicités de Loblaw, vantant des nouveaux produits de marque Choix du président.

Car malgré les problèmes du détaillant, sa marque privée est encore considérée comme l'une des plus performantes du genre en alimentation au Canada.

Et un actif de commercialisation redevenu très précieux après quelques années de complaisance...