En conflit avec le maire Yvon Labrosse, le directeur général de Montréal-Est, André Billette, est absent de l'hôtel de ville depuis le 20 septembre 2006 mais reçoit toujours son salaire, 110 000$ par année, et son allocation de voiture, a appris La Presse.

En conflit avec le maire Yvon Labrosse, le directeur général de Montréal-Est, André Billette, est absent de l'hôtel de ville depuis le 20 septembre 2006 mais reçoit toujours son salaire, 110 000$ par année, et son allocation de voiture, a appris La Presse.

Directeur des travaux publics à Montréal-Est de 1996 à 2001 puis directeur Aqueduc et égouts à la Ville de Montréal de 2001 à 2003, André Billette s'est vu confier la réorganisation de Montréal-Est en 2004 par le comité de transition puis est devenu directeur général de la ville défusionnée le 1er janvier 2006.

Neuf mois plus tard, le maire et son directeur général ne s'entendent plus. André Billette part en congé de maladie.

Puis, début mars, son médecin lui prescrit un retour progressif au travail: deux jours par semaine au début.

Mais le 5 mars, le maire Labrosse interdit au directeur général de revenir à son poste, l'avisant qu'il en est «dispensé» mais qu'il recevra son «salaire régulier et autres avantages reliés à (son) emploi, incluant l'allocation voiture».

Le 23 avril, M. Billette écrit au maire pour lui dire que, s'il ne veut pas qu'il revienne, il pourrait au moins faire du «télétravail» et accomplir des tâches depuis son domicile.

Il demande au maire de bien vouloir lui installer une connexion informatique afin d'être relié en permanence à la mairie.

Il veut aussi qu'on lui apporte un télécopieur et une imprimante, et que «les membres de l'équipe de gestion soient équipés de caméra numérique afin de faire des rencontres par l'intermédiaire de vidéoconférences».

Le 3 mai, le maire demande à M. Billette que son avocat entreprenne «la négociation qui s'impose», afin qu'il quitte définitivement son poste. Selon M. Labrosse, «la majorité du conseil» estime qu'il n'est plus en mesure d'exercer la fonction de directeur général.

Le même jour, M. Billette répond aux «membres du conseil municipale (sic)» avec cette phrase: «Est-ce en ma capacité physique ou ma capacité mentale ou ma performance questionnable pour accomplir cette fonction» (sic).

Le 16 juillet, à la réunion du conseil municipal, Yvon Labrosse a dit au public qu'il ne «voulait plus» de M. Billette car «il y avait des problèmes avec lui, de l'ouvrage qu'il ne pouvait pas faire, alors c'était difficile, il fallait le talonner tout le temps».

Le 24 mai, l'avocat d'André Billette a avisé la Ville que son client réclamait, compte tenu de plusieurs règles de rémunération, un salaire de 125 074$ rétroactivement au 1er janvier 2006.

Fin du contrat

Le maire a répliqué la semaine dernière en informant M. Billette que son contrat prendrait fin le 31 décembre prochain. Mais M. Billette a répondu en sommant la Ville de «rétracter sa menace de mettre fin à son contrat de travail», une décision illégale selon lui. Les deux parties se retrouveront le 21 août devant la Commission des relations du travail.

M. Billette n'a pas souhaité commenter cette affaire. Par contre, les conseillers de l'opposition, Robert Coutu et Roger Lachapelle, ont dit à La Presse leur mécontentement de voir perdurer cette situation, «qui coûte cher à la Ville de Montréal-Est».