L'industrie forestière bat de l'aile, donc les entreprises n'embauchent plus. Faux! S'il est vrai que certaines entreprises ont connu des difficultés au point de devoir fermer, ce n'est toutefois pas le cas pour l'ensemble.

L'industrie forestière bat de l'aile, donc les entreprises n'embauchent plus. Faux! S'il est vrai que certaines entreprises ont connu des difficultés au point de devoir fermer, ce n'est toutefois pas le cas pour l'ensemble.

À Clermont dans Charlevoix par exemple, on parle de pénurie de travailleurs avec une soixantaine de travailleurs à remplacer au cours des trois prochaines années.

«On ne peut pas prédire l'avenir, mais un fait demeure: actuellement on a besoin de travailleurs. Nous avons 411 personnes dans l'usine, un chiffre relativement stable depuis 10 ans. Nous avons embauché 107 personnes depuis 2002 et d'ici 2010, il y a 58 départs à la retraite que nous devons remplacer», nous dit Cinthia Tremblay, des ressources humaines à Abitibi Consolidated.

Parallèlement, l'image négative de l'industrie se répercute dans le recrutement pour les cours de formation. La prochaine session offerte par le Centre d'éducation aux adultes et de formation professionnelle de Charlevoix en août n'a que 13 étudiants.

«Ça fait plusieurs mois qu'on parle de l'industrie forestière, mais le message qu'il n'y a pas d'avenir dans ce domaine n'est pas vrai», insiste le directeur de l'école, Guy Dufour.

Mobilité

Patrick Riverin de Baie-Comeau est un nouveau diplômé de la formation Pâtes et papiers opérations. Il ne craint pas pour son avenir.

«Je pourrais retourner chez nous, me trouver de l'emploi ici à Clermont ou à Trois-Rivières, ils ont besoin de 100 travailleurs là-bas. Quelqu'un qui veut travailler dans le domaine va réussir à se placer, il s'agit de vouloir se déplacer un peu», dit-il, nullement impressionné par les déboires rapportés par les médias depuis quelques années.

Dans l'ensemble du Québec, le vieillissement des travailleurs se fera sentir drôlement avec le départ prévu de 1000 personnes d'ici trois ans. Dans certaines usines, c'est 30 % du personnel qui partira à la retraite.

La moyenne d'âge est de 50 ans. Et pour rendre encore plus attrayant le métier, on parle d'un salaire annuel initial qui oscille autour de 50 000 $.