Nissan songe à lancer une petite voiture coûtant moins de 10 000 $ US aux États-Unis, mais veut étudier davantage le marché pour s'assurer de la viabilité d'un tel projet, a indiqué le président du constructeur automobile japonais Carlos Ghosn.

Nissan songe à lancer une petite voiture coûtant moins de 10 000 $ US aux États-Unis, mais veut étudier davantage le marché pour s'assurer de la viabilité d'un tel projet, a indiqué le président du constructeur automobile japonais Carlos Ghosn.

Une telle initiative serait une mini-révolution pour le premier marché automobile au monde où règnent en maîtres gros 4x4 et pick-up.

Lors d'un discours devant le Conseil des relations internationales à Washington, Carlos Ghosn, qui dirige également le groupe français Renault, a estimé que les constructeurs américains avaient largement ignoré le potentiel du marché des petites voitures, très développé en Europe et en Asie.

«Nous le considérons très sérieusement», a-t-il, ajoutant qu'il ne serait pas surpris si un constructeur chinois ou indien explorait également cette possibilité.

L'un des principaux moteurs l'an dernier de la croissance de Renault, partenaire de Nissan, a été la Logan, une voiture à bas prix produite par sa filiale Dacia. Renault a lancé le modèle en mars en Iran et il compte poursuivre avec l'Inde, l'Argentine et le Brésil.

M. Ghosn a rappelé avoir effectué le mois dernier une visite en Inde, l'un des marchés visés par Renault-Nissan, où le constructeur national Tata s'apprête à lancer une petite voiture coûtant 2500 $ US.

Nissan emploie 16 000 personnes dans ses usines américaines et y vend déjà une gamme complète de voitures. Renault est présent sur le marché européen mais ne vend plus ses voitures aux États-Unis depuis plusieurs années.

Pour l'instant, les constructeurs américains développent des petits modèles essentiellement pour les marchés à l'étranger. General Motors, le premier constructeur mondial, vient de lancer en Inde la Chevy Spark, au prix de 7300 $ US.

La quasi-totalité des voitures vendues aux Etats-Unis coûtent plus de 10 000 $ US.

Selon Carlos Ghosn, la lutte contre le réchauffement climatique et les progrès technologiques changent de fond en comble les priorités de l'industrie automobile mondiale et Renault-Nissan cherche maintenant à développer des partenariats avec des constructeurs indiens et chinois.

«Les alliances fonctionnent mais elles sont difficiles à gérer», a-t-il souligné, indiquant qu'il préférait développer des partenariats avec d'autres constructeurs plutôt que d'en prendre purement et simplement le contrôle.

Des discussions avaient eu lieu l'année dernière entre Renault-Nissan et General Motors pour étudier un partenariat mais n'avaient pas abouti.

Dans un premier temps, Nissan va lancer ses premiers véhicules motorisés par un diesel propre d'ici à trois ans aux États-Unis, a indiqué M. Ghosn.

La technologie du moteur sera développée conjointement par Nissan et Renault, et les moteurs seront initialement assemblés en Europe. Cependant, M. Ghosn n'a pas exclu que la production soit ensuite déplacée aux États-Unis si les ventes décollaient.

«C'est une sorte de pari sur un durcissement des normes de consommation et sur une hausse des coûts du pétrole», a-t-il affirmé pour expliquer l'offensive «verte» de Nissan sur le marché américain.

Nissan compte aussi étendre sa gamme de véhicules diesel en Europe et en Chine, a-t-il ajouté.

Pour l'instant, Toyota et Honda dominent le marché des véhicules «verts» aux États-Unis avec leurs voitures hybrides essence/électricité. Il est clair «que les consommateurs veulent des voitures qui respectent l'environnement», a affirmé M. Ghosn. Il a souligné que Nissan travaillait également sur des voitures à pile à combustible, fonctionnant au diesel propre ou tout-électrique.