Ça joue dur dans le secteur de l'alimentation au pays. L'ouverture récente des trois premiers supermagasins de Wal-Mart en Ontario fait craindre une guerre coûteuse de parts de marché. L'épicier québécois Metro semble toutefois bien disposé à affronter l'ennemi.

Ça joue dur dans le secteur de l'alimentation au pays. L'ouverture récente des trois premiers supermagasins de Wal-Mart en Ontario fait craindre une guerre coûteuse de parts de marché. L'épicier québécois Metro semble toutefois bien disposé à affronter l'ennemi.

Si le géant ontarien Loblaw (Provigo, Maxi) en arrache en fermant des magasins et que Sobeys (IGA) occupe dans bien des endroits la troisième place, on ne peut en dire autant de Metro dont les perspectives de croissance viennent d'être revues à la hausse.

Hier, à la Bourse de Toronto, le titre de Metro a terminé la journée à 36,25 $, en hausse de 23 ¢. Au début de l'année, la même action s'échangeait autour des 30 $.

La semaine dernière, l'épicier a livré des résultats qui ont déjoué les attentes des marchés. Ses 236 magasins ontariens A&P & Dominion avalés l'an dernier ont généré des économies d'échelle plus importantes que prévu, conduisant à des profits records annuels de 253 millions $, ou 2,22 $ par action, en hausse de 33 % par rapport à 2005.

"En ce moment, tout joue pour Metro", signale Christian Cyr de Natcan. L'analyste croit que la concentration de Metro en Ontario et au Québec lui permettra d'améliorer à moyen terme son pouvoir d'achat tout en contrôlant ses dépenses, de publicité notamment.

Autre donnée qui joue en faveur de Metro, les ventes de ses nouveaux magasins ouverts depuis moins d'un an en Ontario ont progressé dans certains cas de 1,5 %. Les analystes s'attendaient à moins alors que Loblaw avait sorti l'artillerie lourde.

Au cours de la dernière année, l'intégration des magasins A&P a permis à Metro d'économiser 51 millions $ en synergies de toutes sortes. Pour 2007, Metro vise des économies estimées entre 70 et 80 millions $. Les analystes s'attendent ainsi à une amélioration des profits de 13 %.

Sur le plancher, comme on dit, l'épicier québécois profite surtout des faiblesses de Loblaw occupé à préserver son leadership et ses rendements de numéro 1. Face à l'arrivée de Wal-Mart en Ontario, Loblaw doit surtout investir massivement pour augmenter la taille et le nombre de ses magasins tout en coupant dans ses coûts de distribution et de main-d'oeuvre. Une lourde commande.

Et puis si l'occasion se présentait, l'épicier québécois serait très bien placé, dit-on, pour effectuer une percée dans l'Ouest canadien. "Il pourrait alors s'offrir Safeway ou Overwaitea", ajoute l'analyste de chez Natcan.

Chez Valeurs mobilières Desjardins (VMD), l'analyste Keith Howlett a aussi un faible pour Metro, devant Loblaw et Sobeys. Selon ce dernier, l'entreprise québécoise offre les meilleures possibilités de rendement dans le secteur de l'alimentation au pays. Il fixe donc son prix cible à 39 $.

Le titre de Metro fait aussi l'unanimité auprès de Jim Durran de la Financière Banque Nationale. Pour 2007, l'analyste a revu ses prévisions à la hausse avec un cours cible de 38 $.

Son analyse concède un ratio de 15 fois les cours-bénéfices par action (2,56 $) à Metro en 2007. Ce qui, affirme-t-il, est dans la moyenne du secteur nord-américain de l'alimentation dont les titres se transigent jusqu'à 14,9 fois les profits ces temps-ci.

METRO INCEN BOURSE

Symbole boursier : MRU.A

Fermeture hier : 36,25 $

Variation cette année : 6,25 %

Rendement total 1 an : 21 %

Chiffre d'affaires : 10,9 G $

Valeur boursière : 4,2 G $