Hydro-Québec n'était pas informée que des discussions avaient lieu depuis quelques mois entre le gouvernement et les multinationales de l'aluminium Alcan et Alcoa sur leurs projets d'expansion et de modernisation.

Hydro-Québec n'était pas informée que des discussions avaient lieu depuis quelques mois entre le gouvernement et les multinationales de l'aluminium Alcan et Alcoa sur leurs projets d'expansion et de modernisation.

<Interrogée hier pour connaître si et quand Hydro-Québec serait en mesure de fournir de l'électricité supplémentaire à des projets d'agrandissement et de modernisation d'alumineries, le chef Affaires publiques et médias de l'entreprise s'est fait particulièrement laconique. "On ne fait pas partie des discussions. On n'a donc pas de commentaires à faire", a lancé Marie Archambault au Soleil.

Quant à savoir si Hydro désirerait un prix plancher pour la quantité d'énergie supplémentaire qui serait éventuellement dévolue à ces projets, Mme Archambault a signalé qu'encore là, la société d'État ne devrait pas avoir voix au chapitre. "Le gouvernement peut décider de fixer un prix particulier pour des grands blocs d'énergie, a-t-elle ajouté. Autrement, le prix est fixé par la Régie de l'énergie."

Mais les réactions sur le terrain étaient bien différentes. Le président de la Conférence régionale des élus de la Côte-Nord, Georges-Henri Gagné, avait pour sa part le sourire beaucoup plus facile lorsqu'il a appris mercredi que Québec et Alcoa avaient repris leurs discussions.

On se rappellera que le géant américain avait mis de côté son projet de modernisation de 1,1 milliard $ de son usine de Baie-Comeau en juin 2004, après que la renégociation d'une entente conclue en décembre 2002 avec le gouvernement Landry avait achoppé sur le coût de l'électricité.

Une bonne nouvelle

"C'est vraiment une bonne nouvelle, a lancé celui qui est aussi préfet de la MRC de Manicouagan. C'est un signe avant-coureur d'une élection, peut-être, mais peu importe, c'est rassurant de constater que les deux parties se parlent encore."

Si Québec a toujours laissé entendre que sa porte était ouverte à des discussions avec les alumineries, M. Gagné n'a pas toujours eu espoir qu'Alcoa était encore intéressée à moderniser son usine de Baie-Comeau, qui produit 440 000 tonnes métriques de lingots d'aluminium.

"Quelques mois après l'abandon du projet, Alcoa nous a dit que le milliard de dollars dévolu à Baie-Comeau était désormais investi pour la construction d'une nouvelle usine en Islande, a dit le président. Il y avait alors de quoi s'inquiéter, mais c'est aujour-d'hui encourageant de voir que les discussions ont repris."

Dans Portneuf

L'annonce de la reprise des négociations entre Québec et Alcoa a ranimé l'espoir dans la région de Portneuf de voir un jour pas très lointain la réalisation de la deuxième phase du projet d'Alcoa de doubler la surface de son aluminerie de Deschambault. Ce projet de 1 milliard $ aurait un impact important tant à l'échelle municipale que régionale.

Mais, c'est sous le signe de la prudence que l'on analyse les conséquences de la reprise des pourparlers. Le nouveau maire de la municipalité de Deschambault, M. Gaston Arcand, qualifie ces nouvelles discussions "d'amorce à une bonne nouvelle".

En poste depuis novembre dernier, M. Arcand suit le dossier de très près et entend bien faire valoir le point de vue de sa municipalité auprès des autorités gouvernementales et de l'entreprise. "Il ne fait aucun doute, dit-il, qu'il s'agit de retombées économiques très importantes pour nous et toute la région de Portneuf."

Mais, au moment où les rumeurs d'une élection générale se manifestent de plus en plus, on ne voudrait pas que cet important dossier se transforme en une bataille électorale. "Mais, selon M. Arcand, que ce soit le Parti libéral ou le Parti québécois, ce qui est important pour nous tous, c'est que l'on puisse profiter des retombées économiques de cet important projet."

Entretemps, tout le monde veut donner la chance aux coureurs.

rlacombe@lesoleil.com

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