La crise de l'immobilier aux États-Unis a frappé la riche banlieue new-yorkaise.

La crise de l'immobilier aux États-Unis a frappé la riche banlieue new-yorkaise.

Le prix moyen d'une maison à Westport, dans l'État du Connecticut, où habitent le président-directeur général de TIAA-CREF, Herbert Allison, et celui de Pfizer, Jeffrey Kindler, de même que l'acteur Paul Newman, a chuté de 8,2 % au cours des quatre premiers mois de l'année 2007 par rapport à la même période l'an dernier.

Ce prix s'établit désormais à 1,56 M$ US, selon les données du service de mise en commun des inscriptions immobilières Multiple Listing Service (MLS).

À Chappaqua, dans l'État de New York, où vivent Bill et Hillary Clinton, le temps de vente d'une propriété est d'environ sept mois, comparativement à cinq l'an dernier.

Jusqu'à présent, les prix des propriétés des cités-dortoirs des États du New Jersey et du Connecticut, ainsi que du comté de Westchester, dans l'État de New York, n'avaient pas diminué en raison de la richesse de ces banlieues et de l'excellence du crédit.

Mais récemment, le resserrement du crédit provoqué par un nombre grandissant de défauts de paiement a fini par enrayer la machine immobilière, amenant la crise nationale aux portes de Manhattan.

Cette année, le prix des maisons a chuté de 18,8 % dans 15 des 24 régions où des données ont été recueillies.

«Ceux qui étaient sur le point d'acheter leur première maison risquent de ne plus pouvoir le faire; ce qui participe au ralentissement du mouvement immobilier, explique Doug Werner, courtier à l'agence William Pitt Sotheby's International Real Estate, établie à Darien, au Connecticut. Les baleines se nourrissent de plancton, ajoute-t-il. Si celui-ci disparaît, qu'est-ce qu'il advient des baleines?»

Les données sur les prix des maisons et le temps de vente, pour la période du 1er janvier au 30 avril, ont été fournies par les services d'inscription immobilière des États de New York, du New Jersey et du Connecticut.

Les courtiers en immeubles communiquent leurs données de ventes aux services d'inscription immobilière qui, à leur tour, partagent ces données avec le regroupement de courtiers National Association of Realtors, à Washington. D'ailleurs, ce dernier publiera les données du mois d'avril le 25 mai prochain.

Banlieues californiennes

Les prix des propriétés continuent de grimper dans les banlieues cossues de Californie, mais à un rythme plus lent qu'avant. Depuis l'année 1998, la valeur des maisons situées dans les comtés de San Mateo et de Santa Clara, dans la région de Silicon Valley, a augmenté de 110 % et de 129 %, respectivement.

Cette croissance a reculé de 3%, en moyenne, dans les deux comtés au cours du premier trimestre de l'année en cours comparativement à la même période l'an passé, affirme Jim Harrison, président-directeur général de RE InfoLink, société qui fournit le service MLS dans plusieurs comtés de Californie.

À Los Altos (2,5 %) et à Los Gatos (6,5 %), le prix et le temps de vente des maisons ont augmenté au cours du premier trimestre. Dans la ville d'Atherton, qualifiée de «code postal le plus riche du comté» par le magazine Forbes, le prix moyen d'une maison est en hausse de 6,2 %, soit 3,25 millions de dollars, et le temps de vente a diminué de 104 jours à 82 jours.

«La stabilité du marché s'explique par la bonne santé économique de la région de Silicon Valley, dit M. Harrison. Le secteur de l'informatique continue de générer beaucoup d'emplois.»

À Los Altos Hills, cependant, le prix moyen des propriétés a perdu 18,2 % et le temps de vente s'est accru d'un mois par rapport à l'année dernière. Il en est de même pour la ville de Woodside, où le prix a diminué de 11 % et le temps de vente augmenté de deux mois.

Même si en général on ne finance pas l'achat de maisons à un million de dollars par des prêts dont le taux d'intérêt est sous le taux du marché ces prêts étant consentis à des emprunteurs ayant de mauvais antécédents ou un faible pointage de crédit , la multiplication des défauts de paiement a effrayé les acheteurs potentiels, et ce, quel que soit le prix des maisons convoitées, estime Ara Hovnanian, président-directeur général de Hovnanian Enterprises Inc., principal constructeur immobilier du New Jersey.