Les agriculteurs sont confrontés à l'une des pires crises de revenu de leur histoire.

Les agriculteurs sont confrontés à l'une des pires crises de revenu de leur histoire.

C'est le triste constat qu'a formulé le président de la Fédération de l'UPA du Centre-du-Québec, Jacques Corriveau, devant la 76e assemblée générale annuelle de l'organisation, la semaine dernière à Notre-Dame-du-Bon-Conseil. Ces assises, qui ont réuni quelque 200 producteurs et productrices délégués, ont permis de prendre connaissance des résultats de la tournée de consultation menée en septembre dans les sept secteurs de l'UPA et portant, entre autres, sur les situations inquiétantes vécues par les producteurs et productrices agricoles au cours de la dernière année.

"Depuis 2003, a dû constater M. Corriveau, les revenus nets de nos agriculteurs ont considérablement diminué, surtout dans le secteur céréalier, à cause des subventions américaines et européennes à leurs producteurs. De plus, les maladies dans le secteur porcin et la crise de la vache folle viennent ajouter aux facteurs naturels des effets de diminution de revenus. Il faut savoir que nos programmes de stabilisation sont conçus pour supporter nos agriculteurs dans des conditions normales de marché et non concurrencer les subventions gouvernementales. L'indifférence du gouvernement fédéral et son inaction pour mettre en place des programmes efficaces de support à l'agriculture ou le contrôle réel aux frontières pour les productions sous gestion de l'offre rendent les producteurs vulnérables et risquent d'anéantir notre agriculture."

En tout début de journée, les délégués présents à l'assemblée générale annuelle ont signé trois cartes postales qui seront acheminées au premier ministre, Stephen Harper, au ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire du Canada, Chuck Strahl, ainsi qu'à leur député fédéral, enjoignant ainsi le pas aux autres agriculteurs canadiens qui feront de même au cours des prochains jours. Sur ces cartes postales, les producteurs agricoles demandent au gouvernement canadien de mettre en place des politiques compétitives par rapport aux autres pays.

" Il faut que nos dirigeants gouvernementaux réalisent que ces propositions faites par les organisations agricoles canadiennes ont été formulées par des agriculteurs canadiens qui savent plus que quiconque ce à quoi ils doivent pouvoir s'attendre de la part des programmes de protection du revenu agricole. ", a ajouté le porte-parole de l'UPA.

Par ailleurs, lors de ces assises annuelles, les délégués se sont également prononcés sur plusieurs sujets dont, notamment, le " coup de force de la MRC de Nicolet-Yamaska " pour porter à 10 mètres la bande riveraine des rivières. Les délégués sont d'avis que la norme de trois mètres actuellement en vigueur repose sur des études scientifiques et il est inacceptable qu'une MRC défie la loi de la sorte. Les délégués ont également dénoncé l'attitude de la MRC d'Arthabaska qui tente de faire approuver un règlement pour prohiber les élevages de porcs et de veaux de lait sur son territoire en défiant les règles provinciales établies par l'état et insérées dans les orientations gouvernementales.

Finalement, les délégués ont exigé que la MRC de Drummond et son corps policier travaillent de concert avec l'UPA pour implanter dès le printemps 2007 le fameux " contrat social " qui est déjà en oeuvre dans les autres MRC de la région et qui vise à inciter les producteurs à signer un document autorisant les policiers à effectuer de la surveillance et à intervenir rapidement pour contrer la culture de cannabis sur les terres agricoles.

jboisver@latribune.qc.ca

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