Le gouvernement fédéral «dort au gaz» devant la montée du dollar canadien contre la devise des États-Unis.

Le gouvernement fédéral «dort au gaz» devant la montée du dollar canadien contre la devise des États-Unis.

C'est ce que pense Henri Massé, président de la Fédération des travailleurs du Québec.

Témoignant mercredi en fin de journée devant le Comité permanent des Finances à Ottawa, le syndicaliste a dénoncé l'«incurie» du gouvernement devant la hausse «dévastatrice» de notre monnaie.

«Le Québec a perdu 130 000 jobs depuis cinq ans - c'est un emploi sur cinq dans le secteur manufacturier, dit le syndicaliste. Il s'agit là de bons emplois, bien rémunérés, et qui ne reviendront pas si on continue de dormir au gaz à Ottawa.»

«Chaque fois que le dollar augmente de un cent, ajoute-t-il, ce sont 18 000 emplois manufacturiers qui disparaissent au Canada. Mais à Ottawa, on semble banaliser le problème, puis on se renvoie la balle quant à savoir qui est responsable du dossier.»

Si le chef de la FTQ reconnaît certains problèmes structurels comme un retard dans les équipements chez les manufacturiers, il croit néanmoins que la hausse «immodérée» du huard rend la situation insoutenable.

«Pourquoi réinvestir quand les coûts relatifs deviennent prohibitifs et qu'on se sait plus où s'en va le dollar ?», a demandé Henri Massé.

L'homme demande un plan d'action afin de moderniser le secteur de la fabrication et qu'Ottawa s'assure que les règles des marchés internationaux ne pénalisent pas le pays.

La FTQ espère aussi que la Banque du Canada arrêtera de faire une «obsession» de l'inflation «qui n'existe pas» et qu'elle abaisse son taux directeur. Et tant qu'à y être, on lui suggère de contrôler l'entrée des capitaux au pays de façon exceptionnelle.

Enfin, la centrale syndicale croit qu'il est possible d'imposer des tarifs compensatoires sur les importations de pays soupçonnés de manipuler ouvertement leur devise, ce qui est le cas de la Chine.