Incertains des effets du resserrement du crédit sur la croissance américaine, les décideurs de la Réserve fédérale américaine sont de moins en moins susceptibles d'abaisser le taux directeur avant leur assemblée du 18 septembre.

Incertains des effets du resserrement du crédit sur la croissance américaine, les décideurs de la Réserve fédérale américaine sont de moins en moins susceptibles d'abaisser le taux directeur avant leur assemblée du 18 septembre.

Selon certains analystes, les décideurs de la Fed rassemblent actuellement toutes les observations émanant des 12 réserves de district afin d'évaluer le climat économique.

Ils doivent se prêter à cet exercice puisqu'ils prévoient tirer peu de renseignements des rapports gouvernementaux sur la situation économique en juillet.

Ces rapports feront en effet état des conditions prévalant avant l'effondrement du prêt hypothécaire à risque qui a provoqué une crise de confiance sur les marchés internationaux.

Les titres ont progressé lors de quatre des cinq dernières journées boursières, après un relâchement des critères d'obtention du crédit. Les rendements sur les bons du Trésor à court terme ont peu bougé jeudi.

Mercredi, les quatre plus grandes banques américaines ont chacune emprunté 500 millions US au taux d'escompte de la Fed, ce qui démontre que la stratégie du président Ben Bernanke, consistant à fournir des liquidités sans relâcher sa politique monétaire, commence à porter ses fruits.

«Ils ne veulent pas réduire les taux si cela ne s'avère pas nécessaire, a commenté Joe Lavorgna, économiste en chef au bureau américain de Deutsche Bank Securities, à New York. Les choses commencent à se replacer. Est-ce que cela suffira? Peut-être.»

En décidant de ne rien faire avant l'assemblée de septembre, les membres du Comité de politique monétaire pourront évaluer la situation à la lumière de prévisions plus récentes.

Les cinq membres du conseil des gouverneurs seront présents, de même que les présidents des réserves de district, les analystes et les spécialistes des marchés de la réserve du district de New York.

Les décideurs de la Fed s'affairent à déterminer si le resserrement du crédit contribue à restreindre les dépenses des ménages et des entreprises, de même que la croissance de l'emploi.

«Il faut établir l'existence de ce lien avant de faire toute prédiction, a déclaré J. Alfred Broaddus Jr., ex-président de la réserve de district de Richmond. Une grande partie des investissements des ménages est liée à l'habitation.»

Bank of America a acheté 2 milliards US d'actions privilégiées de Countrywide Financial, ce qui démontre que la crise n'a pas dissuadé les grandes banques américaines de prendre des risques.

Cette transaction a revigoré la confiance des investisseurs internationaux et stimulé l'activité boursière.