Les Québécois regardent la crise hypothécaire américaine du coin de l'oeil et frissonnent.

Les Québécois regardent la crise hypothécaire américaine du coin de l'oeil et frissonnent.

Selon une enquête menée par Léger Marketing, l'indice de confiance des consommateurs du Québec a chuté de quatre points en juillet, à 94.

Un déclin en bonne partie attribuable aux troubles économiques qui s'amplifient aux États-Unis, avec les faillites de prêteurs hypothécaires à risque et les soubresauts du marché boursier.

«Les liens économiques avec les États-Unis sont bien connus des Québécois et cette ambiance incertaine chez nos voisins du Sud a certainement un impact sur le climat de confiance ici au Québec», a expliqué Serge Lafrance, vice-président marketing chez Léger Marketing.

Les entreprises versent elles aussi dans l'inquiétude. Leur niveau de confiance a glissé de 94 à 87 points entre mai et juillet.

Les sondeurs utilisent l'indice PricewaterhouseCoopers pour quantifier le degré de confiance des consommateurs du Québec. L'Université du Michigan et Reuters recourent à un outil similaire pour tâter le pouls des Américains. Et les résultats de leur dernière enquête sont loin d'être rassurants.

Ce mois-ci, l'indice de confiance des consommateurs américains a glissé à 83,3 points, en forte baisse par rapport au score de 90,4 enregistré en juillet. Un indice de 100 est considéré comme équilibré; plus le résultat baisse, plus le pessimisme s'amplifie.

Des signes positifs

Ce déclin est venu raviver les craintes d'une récession imminente aux États-Unis. Les Canadiens, toutefois, ne devraient pas trop s'en faire, souligne Benoît Durocher, économiste au Mouvement Desjardins.

«Ce qu'il faut comprendre, c'est que le marché du travail va très bien, le taux de chômage est à un creux historique au Canada et au Québec, les salaires augmentent plus rapidement que l'inflation, les taux d'intérêt, toutes proportions gardées, demeurent relativement faibles, donc il y a quand même des éléments favorables pour le consommateur canadien et québécois», a-t-il fait valoir.

L'économiste a aussi tenu à se faire rassurant sur une hausse potentielle des taux d'intérêt au Canada (un des éléments qui a fait chuter la confiance des Québécois en juillet).

Il est désormais improbable que la Banque du Canada hausse son taux directeur en septembre, comme tout le monde s'y attendait il y à peine un mois, a-t-il dit.

«On peut difficilement imaginer la Banque du Canada d'un côté injecter des liquidités, comme elle l'a fait au cours des dernières semaines, et de l'autre, monter les taux d'intérêt, a expliqué Benoît Durocher. C'est un peu contradictoire.»

Certains analystes croient même que la Banque du Canada pourrait abaisser son taux directeur.

La majorité des économistes sondés par Bloomberg les 15 et 16 août derniers s'attendent cependant au statu quo. Selon eux, l'institution annoncera le maintien du taux à 4,5% le 5 septembre prochain.

En Alberta, autre province étudiée par l'enquête de Léger Marketing, l'indice de confiance des consommateurs a quelque peu reculé en juillet. Il a glissé de deux points par rapport à mai, à 101, légèrement au-dessus du seuil de neutralité.

L'inquiétude a gagné plus fortement les entreprises albertaines. Leur niveau de confiance a glissé de 101 points en mai dernier à 89 en juillet.

L'étude de Léger Marketing utilisant l'indice PricewaterhouseCoopers a été menée en plusieurs phases au cours du mois de juillet. La marge d'erreur touchant le volet des consommateur québécois est de 3,4%, 19 fois sur 20.