Le Berkstock - le surnom de l'assemblée générale de la société d'investissement Berkshire Hathaway - est un clin d'oeil au festival de musique de Woodstock.

Le Berkstock - le surnom de l'assemblée générale de la société d'investissement Berkshire Hathaway - est un clin d'oeil au festival de musique de Woodstock.

Encore cette année, ils sont plus de 27 000 actionnaires à s'être déplacés dans l'État du Nebraska pour y prendre part.

Comme toujours, le Berkstock met en vedette Warren Buffet, le PDG de Berkshire Hathaway et l'investisseur le plus célèbre au monde. L'homme de 76 ans a fait mieux que l'indice Standard & Poor's 500 à 36 reprises au cours des 42 dernières années. Avec de tels résultats, pas étonnant qu'il ait des admirateurs aux quatre coins de la planète.

«J'ai acheté des diamants à ma femme afin qu'elle accepte que je fasse ce voyage. Que voulez-vous, on n'a jamais rien pour rien», dit Stephen O'Hallorie, un gestionnaire de portefeuille australien qui s'est tapé les 21 heures de vol entre Melbourne et Omaha dans l'espoir de serrer la main de Warren Buffett.

M. O'Hallorie était au QWest Center hier matin en compagnie de trois collègues de travail chez ABN Amro. «Nous voulons aussi voir pourquoi on entend tant parler de l'assemblée de Berkshire Hathaway à chaque année», explique-t-il.

Une vidéo hilarante

Les quatre Australiens n'ont pas été déçus. À 8 h 30, l'assemblée commence avec la présentation de la traditionnelle vidéo de l'entreprise. Surprise, il ne s'agit pas d'une vidéo soporifique sur les profits et la stratégie de l'entreprise, mais bien d'un dessin animé!

Dans le sketch principal, on voit Warren Buffett et son vieux complice Charlie Munger, vice-président du conseil d'administration de Berkshire Hathaway, en hippies au festival de Woodstock. Ils vendent tour à tour des t-shirts Fruit of the Loom (une des sociétés de Berkshire) et du Coke (Berkshire détenait 8,6 % des actions de Coca-Cola au 31 décembre dernier). À Woodstock, ils font aussi la rencontre des chanteurs Jimi Hendrix et Janis Joplin.

D'autres sketchs suivent le dessin animé. Brillant investisseur, l'Oracle d'Omaha veut montrer aux actionnaires de Berkshire Hathaway qu'il a d'autres talents (et un sens de l'humour). Il joue du banjo avec le chanteur country Jimmy Buffett, avant d'affronter la championne américaine de ping-pong chez les 10 ans et moins!

Mais le meilleur moment de la vidéo est sans contredit sa victoire au basketball contre LeBron James, l'un des meilleurs joueurs de la NBA. Warren Buffett, 76 ans, et LeBron James, 22 ans, se sont liés d'amitié plus tôt cette année.

L'oracle se prononce

Après la vidéo d'une trentaine de minutes, Warren Buffett fait son apparition sur l'estrade, ovationné par les 27 000 actionnaires de Berkshire Hathaway.

Il a passé la journée à répondre à leurs questions dans un style qui lui est propre - et qui fait rire la foule à plusieurs reprises.

Par moment, son complice Charlie Munger et lui avaient davantage l'air d'un duo d'humoristes que des dirigeants de l'une des entreprises les plus respectées aux États-Unis

Samedi, Warren Buffet s'est prononcé sur des sujets aussi variés que les changements climatiques, la dépendance des États-Unis au pétrole et la rémunération des dirigeants d'entreprises.

Il a aussi donné un peu d'espoir aux investisseurs qui s'inquiètent de l'influence grandissante des firmes d'investissements privés dans l'économie nord-américaine. «Un jour, la situation deviendra trop chaotique pour que ça puisse continuer», dit-il.

L'oracle d'Omaha a conclu son Berkstock 2007 en lançant un avertissement à la communauté des affaires américaine, qui nage dans les profits.

«Nous avons le meilleur des deux mondes présentement, dit-il. Les profits des entreprises ont augmenté presque autant que le PIB, ce qui ne fut pas le cas des salaires des travailleurs. L'histoire nous montre que cette situation ne durera pas éternellement. Le Congrès américain a le pouvoir de changer la situation.»