Une agence gouvernementale consacrée à l'analyse économique. C'est la solution qu'a trouvée la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) pour contrer l'immobilisme qui, selon elle, frappe le Québec.

Une agence gouvernementale consacrée à l'analyse économique. C'est la solution qu'a trouvée la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) pour contrer l'immobilisme qui, selon elle, frappe le Québec.

Selon la Fédération, les projets abandonnés de la centrale thermique du Suroît et du déménagement du casino au bassin Peel illustrent l'incapacité des gens d'affaires à faire valoir les arguments économiques lors des débats de société. La solution: une agence gouvernementale consacrée aux questions économiques.

" La dimension environnementale a eu le BAPE (le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement), les dimensions sociales et de santé ont eu le DSP (la Direction de la santé publique). L'économie a eu des défenseurs, mais pas de lieu pour en discuter ", a dit hier Françoise Bertrand, présidente-directrice générale de la FCCQ.

Invitée à préciser en quoi consisterait cette " Agence de conseil économique ", Mme Bertrand a évoqué une organisation publique composée d'une vingtaine d'économistes " de différents écoles de pensée ". Son modèle: le défunt Conseil économique du Canada, qui a été dissousen 1993.

La FCCQ souhaite également qu'un processus " clair et transparent " soit enclenché par le gouvernement lorsqu'un projet est déposé, qui donnerait la chance à tous les intervenants d'être entendus.

La Fédération a de toute évidence l'impression d'avoir été éclipsée par les groupes de pression environnementaux et sociaux lors des débats entourant le Suroît et le déménagement du casino. Elle recommande à ce sujet " que soit clairement établie la légitimité des divers intervenants dans les débats touchant l'activité ou les projets de développement économique ". Quant à savoir qui est un intervenant " légitime " et qui ne l'est pas, et qui décide de tout ça, Mme Bertrand avait peu de détails à fournir, hier.

" On dit aux médias: lorsque des groupes, nous ou d'autres, viennent chez vous prendre la parole, soyez vigilants sur qui nous sommes et qui nous représentons ", a-t-elle dit, ne manquant pas de souligner que son organisation parle au nom de 57 000 membres.

Selon la FCCQ, le coût de l'abandon des projets du Suroît et du bassin Peel s'évalue " non pas en millions, mais en milliards de dollars ", en plus d'avoir saboté la création de dizaine de milliers d'emplois. L'organisation dénonce " le climat social difficile " qui frappe le Québec. " L'intolérance prend une place de plus en plus prépondérante dans les débats publics entourant l'activité économique. Des mots comme profits, mondialisation, productivité et compétitivité semblent faire partie du dictionnaire des tabous de certains Québécois. "

La FCCQ a finalement dévoilé un sondage qui montre qu'elle n'est pas la seule à soutenir la thèse de l'immobilisme au Québec. Les résultats indiquent que 66 % des Québécois et 75 % de ses membres approuvent ce constat.

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