Il fallait bien une conférence de presse sur les perspectives d'emplois en région pour que la ministre responsable de la Mauricie, Julie Boulet, laisse échapper une bonne nouvelle économique, soit l'annonce prochaine d'un atelier de pâte désencrée à l'usine Kruger de Trois-Rivières au coût de 200 millions de dollars.

Il fallait bien une conférence de presse sur les perspectives d'emplois en région pour que la ministre responsable de la Mauricie, Julie Boulet, laisse échapper une bonne nouvelle économique, soit l'annonce prochaine d'un atelier de pâte désencrée à l'usine Kruger de Trois-Rivières au coût de 200 millions de dollars.

"On travaille avec Kruger pour son usine de désencrage et le dossier va bien", a-t-elle déclaré en réponse à une question du Nouvelliste sur les actions économiques de son gouvernement en région.

D'ailleurs, la députée de Laviolette a même précisé que les discussions impliquaient Investissement Québec et Hydro-Québec.

"C'est un projet à l'étude qui demeure dans nos priorités et qui fait l'objet de beaucoup de discussions", a d'abord admis le vice-président Fabrication, division papiers pour fabrication, Daniel Archambault.

Et les pourparlers avec la société d'État concernent un nouveau programme d'efficacité énergétique, le PAMUGE (Programme d'amélioration majeure d'usine - Grandes entreprises).

Il s'agit d'une aide financière maximale de 30 millions de dollars par projet offerte aux grands clients industriels pour la réalisation de projets majeurs visant à réduire de façon considérable la consommation d'électricité globale d'une ou de plusieurs de leurs usines.

Le projet admissible doit démontrer une viabilité financière et commerciale.

Il doit aussi entraîner un minimum d'économies d'électricité globales de 50 GWh annuellement, pendant dix ans.

"On a fait de très grands progrès pour sécuriser le financement et on est à le finaliser", a-t-il ensuite avoué.

Même si le contexte demeure difficile avec un dollar canadien élevé et des dépenses énergétiques à la hausse, M. Archambault dit espérer que le projet soit livré rapidement.

Or, l'un des avantages d'un atelier de pâte désencrée est justement que la fibre recyclée vient surtout des États-Unis et qu'étant transigée en dollar américain, cela permettra à Kruger de se protéger contre les fluctuations du dollar canadien.

Outre la réduction des coûts de production qui aurait pour effet direct de consolider la compétitivité des installations trifluviennes, le grand patron des usines Kruger de Trois-Rivières explique qu'une pareille initiative va également répondre aux besoins du marché qui demande de plus en plus de papiers avec de la fibre recyclée.

On se rappellera que Kruger s'était intéressé au sort de Désencrage CMD en 2002, dans le secteur de Cap-de-la-Madeleine, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui.

Cette usine n'aurait pu fournir les 700 à 800 tonnes par jour, la capacité quotidienne maximale étant à l'époque de 400 tonnes de pâte.

"On est encore enceinte, mais nos contractions sont aux 30 secondes", a conclu M. Archambault pour illustrer à quel point le projet est sur le point... d'accoucher.

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