La compagnie BRP (ex-Bombardier Produits récréatifs), de Valcourt, va mettre en production près de 1000 Can-Am Spyder à trois roues, dès septembre prochain, pour le marché nord-américain.

La compagnie BRP (ex-Bombardier Produits récréatifs), de Valcourt, va mettre en production près de 1000 Can-Am Spyder à trois roues, dès septembre prochain, pour le marché nord-américain.

José Boisjoli, président de BRP, ajoute que la production de 2008 devrait même dépasser ce nombre si la demande se confirme.

Pourtant, la Spyder se vendra entre 18 500 $ et 22 000 $, selon José Boisjoli. BRP planche sur la Spyder depuis 10 ans, mais c'était un secret bien gardé jusqu'au dévoilement du prototype aux médias, en février dernier.

Dans sa première conférence à Montréal depuis sa nomination, à la tribune des Manufacturiers et exportateurs du Québec (MEQ) hier, José Boisjoli précise avoir déjà trouvé preneur auprès de 150 concessionnaires.

BRP vendra d'abord la Spyder dans plusieurs États américains et provinces canadiennes, dont le Québec, l'Ontario, l'Alberta et la Colombie-Britannique.

BRP devient le premier constructeur mondial de ce type de véhicules, un croisement moto-auto, selon le président.

BRP est en train de procéder à des essais de la Spyder en Californie, avec des intéressés, et tout va bien, assure le président. Ce dernier a d'ailleurs monté la Spyder, samedi et dimanche derniers, et c'est le véhicule idéal pour aller faire son épicerie, lance-t-il.

Le constructeur vise le marché des 35-55 ans qui ont déjà possédé une moto, mais veulent diminuer les risques de ce sport. Avec ses deux roues avant et sa roue arrière, la Spyder donne la sensation de conduire une moto, mais avec la stabilité d'une petite auto sportive décapotable, explique le président.

BRP a travaillé trois ans avec le groupe Bosch, d'Allemagne, pour assurer la stabilité de la Spyder. Cette dernière consommera de sept à neuf litres d'essence aux 100 km, selon le type de conduite, dit José Boisjoli.

La Spyder sortira des installations de Valcourt où elle pourrait créer des centaines d'emplois ou éviter à BRP d'autres mises à pied.

BRP doit innover pour profiter de la mondialisation, explique José Boisjoli. Le constructeur de véhicules récréatifs fait face à des gros défis, dont la vigueur du dollar canadien depuis sa vente par le géant Bombardier, le 18 décembre 2003.

La motoneige qui se vendait 7800 $US en 2003, soit 12 600 $CAN, ne rapporte plus à BRP que 9200 $CAN. C'est une chute de 27 % ou 3400 $CAN, souligne José Boisjoli.

BRP a dû sabrer les coûts, structurer autrement ses activités et spécialiser sa production, dit le président, mais la compagnie demeure le leader mondial des motoneiges et des motomarines.

José Boisjoli ne dévoile pas ses ventes et ses profits. Si BRP n'avait pas réagi, ses ventes de 2003 auraient fondu de 19 %. En réalité, elles ont augmenté de 12 %, dit le président. Le BAIIA (bénéfice avant impôts, intérêts et amortissement) de 2003 aurait reculé, mais il a plutôt grimpé de 53 %, indique-t-il.

BRP compte 6500 employés, dont 3000 à Valcourt, dans huit usines, soit quatre de moins qu'en 2003. Bain Capital, de Boston, demeure le principal actionnaire (50 %) de BRP, suivi par la famille Beaudoin-Bombardier (35 %) et la Caisse de dépôt et placement du Québec (15 %). Il n'y a pas de changement de l'actionnariat en vue. En moyenne, Bain maintient son investissement durant sept ans, avant de revendre sa participation, dit José Boisjoli.