La possibilité que les tractations de BCE (T.BCE) avec des acquéreurs potentiels durent plusieurs mois, alors qu'une vraie surenchère fait encore défaut, semble refroidir nombre d'investisseurs boursiers.

La possibilité que les tractations de BCE [[|ticker sym='T.BCE'|]] avec des acquéreurs potentiels durent plusieurs mois, alors qu'une vraie surenchère fait encore défaut, semble refroidir nombre d'investisseurs boursiers.

Au point où ils ont laissé glisser les actions de la société mère de Bell Canada de 3,5 %, lundi, à la Bourse de Toronto.

Elles ont reculé de 1,36 $ à 37,39 $ chacune. Il s'agit du prix de fin de séance boursière le plus bas depuis deux semaines.

Ce recul est survenu au lendemain de l'annonce par BCE, dans un communiqué transmis dimanche soir, que l'entreprise cible désormais le «troisième trimestre 2007» pour compléter son évaluation de propositions financières.

Et dans ce même communiqué, le conseil d'administration de BCE affirmait sa volonté de «favoriser un processus concurrentiel» entre des prétendants financiers.

BCE doit d'ailleurs mettre en marche d'une journée à l'autre un site internet donnant accès à ses données financières et d'affaires les plus complètes.

L'accès à ce site sera réservé aux interlocuteurs «qualifiés» par BCE, sous conditions de confidentialité.

Toutefois, il reste à voir si cette étape habituelle d'examen de données d'affaires suscitera d'autres propositions concrètes.

Car pour le moment, en dépit de l'agitation boursière des dernières semaines à propos de BCE, un seul groupe d'investisseurs a confirmé des discussions avec le géant des télécoms.

Il s'agit d'un consortium d'importantes caisses de retraite du secteur public, mené par l'Office d'investissement du régime de pension du Canada (RPC).

Ce groupe comprend la Caisse de dépôt et placement du Québec ainsi que la firme new-yorkaise Kohlberg Kravis Roberts, une spécialiste des gros rachats d'entreprises par endettement.

Une prise de contrôle de BCE, si elle s'avère, pourrait avoisiner les 31 milliards de dollars, selon diverses estimations. Il s'agirait de la plus grosse transaction d'entreprise de l'histoire au Canada.

Quant aux autres prétendants anticipés pour BCE, les propositions concrètes se font toujours attendre.

En particulier de la part de Teachers, la caisse de retraite de 106 milliard des enseignants de l'Ontario, qui a tout au plus confirmé des partenaires bancaires en disponibilité.

Teachers est déjà le plus important actionnaire de BCE, à hauteur de 5,2 %. Et à ce titre, Teachers a aussi le plus contribué à l'élan envers une prise de contrôle de BCE en déclarant ouvertement son insatisfaction à propos du rendement de ses actions.

Depuis un mois, cette vague de rumeurs et de spéculations a propulsé les actions de BCE des environs de 30 $, où elles stagnaient depuis des années, jusqu'au niveau de 40 $ la semaine dernière.

Mais ce bond d'un tiers de la valeur boursière de BCE - l'équivalent de 7 milliards - s'est un peu dégonflé depuis, et encore plus hier.

Selon des analystes, des investisseurs doutent d'une transaction pour BCE autour des 38 $ à 40 $ l'action, comme les récentes spéculations le suggéraient.

«Un rachat complet et une fermeture du capital de BCE (hors Bourse) ne semblent avoir du sens qu'aux environs de 35 $ l'action, du point de vue des investisseurs», selon Greg MacDonald, analyste chez la Financière Banque Nationale, dans une note distribuée à ses clients il y a quelques jours.

M. MacDonald souligne toutefois que des caisses de retraite comme Teachers et l'Office d'investissement du RPC peuvent avoir des attentes de rendement à plus long terme qui diffèrent des objectifs d'autres investisseurs.

Par conséquent, afin de s'assurer du contrôle complet de BCE, ces gros investisseurs institutionnels pourraient être disposés à payer un peu plus que ne le suggèrent les mesures habituelles de valeur boursière.

Mais pour les petits investisseurs en actions de BCE, selon l'analyste Greg MacDonald, le récent regain fournit aussi l'occasion de vendre à meilleur prix, et de s'affranchir des défis d'affaires croissants de BCE.

D'ailleurs, le géant des télécoms annoncera ses prochains résultats trimestriels demain (mercredi), après la fermeture des marchés boursiers.

Et ces résultats devraient montrer encore l'érosion de la base d'affaires de sa principale filiale, Bell Canada, en téléphonie traditionnelle notamment.

«Nous continuons de recommander aux investisseurs de transférer leurs placements en actions de BCE vers des actions de ses concurrentes comme Telus», indiquait M. MacDonald dans son plus récent commentaire sur BCE.